Meknès vit au rythme du mois sacré de Ramadan où des soirées de recueillement et d'animation se multiplient après une journée de jeûne. Après la rupture du jeûne, les cafés sont pris d'assaut par les clients habitués qu'on voit attablés sur les terrasses pour siroter un verre de thé ou une tasse de café. A l'appel à la prière d'Al Ichaa, les mosquées, à leur tour, connaissent une affluence massive des fidèles qui jouent des coudes pour se frayer une place serrée pour accomplir leurs prières d'Al Ichaa et des Tarawih. Juste après l'accomplissement du devoir religieux, l'ambiance de fête commence. Certains amis s'invitent à prendre des boissons dans les cafés qui restent visiblement bondés de clients. D'autres préfèrent sortir en famille pour faire du lèche-vitrine en vue de dénicher la bonne affaire, dans les magasins de vêtements d'enfants pour la fête de Aid Al Fitr. Dans les rues de l'ancienne médina comme dans celles de l'Hamria (ville nouvelle), c'est une ambiance animée qui se termine tard dans la nuit. Une foule énorme arpente les ruelles populaires de l'ancienne citée à la recherche de certains produits ou tout simplement pour le bonheur des yeux. La même ambiance est visible dans les artères commerçantes de la nouvelle ville (Hamria) qui ont vu, ces dernières années, l'ouverture de beaux magasins de vêtements de marque internationale en franchise. Les restaurants ont de leur côté prévu des programmes artistiques riches en manifestations culturelles et musicales destinées à meubler et animer les nuits ramadanesques de la cité ismaïlienne. Le mois de Ramadan constitue aussi une opportunité pour plusieurs personnes qui pratiquent des petits commerces de produits très convoités en ce mois sacré, particulièrement les rghaif, les chebbakia, les dattes et les fruits. Toutefois, ce mois béni reste marqué également par le recul de certaines traditions, fait remarquer un vieux meknassi. Auparavant, à partir de la tombée de la nuit, plusieurs familles se rassemblaient pour un repas pris en commun, a-t-il dit, ajoutant que jadis, les maalams, en faisant référence aux métiers de l'artisanat, programmaient souvent au mois de Ramadan un ftour commun chez l'un d'entre eux avec un menu distinct, ce qui n'est plus le cas malheureusement aujourd'hui.