Après un arrêt d'un mois, la reprise des travaux de l'immeuble mitoyen au stade Souani (l'ex-stade espagnol) suscite de fortes protestations. La construction d'un immeuble attenant stade Souani suscite un tollé de protestation. Les représentants de la société civile à Tanger se disent lésés par cet acte. Surtout que celui- ci menace de défigurer la beauté architecturelle de ce complexe sportif dont la réhabilitation qui ayant eu lieu, dernièrement, a été accompagnée par un équipement très moderne. Il comporte une école de football et constitue un grand acquis pour la ville qui manque encore d'une véritable infrastructure sportive. «L'aboutissement du projet de la réhabilitation et l'aménagement de ce stade qui sera bientôt ouvert ont nécessité de grands efforts. Nous avons été étonné par la construction d'un immeuble mitoyen du stade Souani. Cet acte constitue une menace pour la beauté architecturelle de ce complexe. Elle vient aussi occuper une partie du terrain destiné à l'espace vert», déplore Mohamed El Khattabi, président de l'association Cervantès pour l'amitié maroco- espagnole, gestionnaire du stade Souani et qui a été chargée à la réhabilitation et l'aménagement de cet établissement. Situé à Béni Makada, constitué essentiellement par les quartiers populaires, l'ancien stade espagnol, appelé actuellement le stade Souani, a été construit alors que Tanger est une ville internationale. «La construction de cet immeuble vient nuire à ce projet qui sera mis en service au profit de toute l'enfance et la jeunesse tangéroise. Nous avons souhaité que ce terrain soit utilisé pour l'extension du stade Souani ou la construction d'une piscine municipale dont la ville a beaucoup besoin. La grande majorité de nos enfants n'ont pas les moyens pour fréquenter les piscines de grands hôtels afin de pratiquer la natation. Un sport qu'on devrait encourager comme les autres disciplines sportives», précise M. El Khattabi. Le lancement des travaux de construction de cet immeuble a démarré au début de l'année 2008. Ce projet d'immeuble ne cesse de faire des détracteurs parmi les élus, les responsables et les représentants de la société civile. Certains vont même plus loin et prétendent que le terrain qu'occupe ce chantier est propriété du gouvernement espagnol comme c'était le cas auparavant pour l'ancien stade espagnol. Cette problématique a été ainsi soulevée lors d'une précédente session ordinaire de la commune de Tanger. Et l'arrêt du chantier de l'immeuble qui avait duré pendant un mois avait été bien accueilli. La plupart l'ont interprété comme étant le résultat d'une décision prise par les autorités. Mais la reprise de travaux qui a débuté, il y a à peine deux semaines, a suscité de fortes protestations. Le maire de la ville, Dahman Darham, affirme dans une déclaration à ALM que le propriétaire de cet immeuble détient bel et bien son permis de construire. «Et il est autorisé à construire selon un plan d'aménagement en vigueur», souligne t-il. Des riverains et des gens qui habitent depuis des dizaines d'années à Béni Makada ont assuré que le terrain où se trouve le chantier «ne faisait pas partie de celui réservé aux activités sportives qu'abritaient à l'époque le stade Souani ou Campo español. Par ailleurs, Tanger qui vit une grande dynamique immobilière connaît en conséquence beaucoup de cas similaires voire grave à celui du stade de Souani». «Nous sommes bien sûr contre ces construction dont la grande partie qui ne respecte pas la zone d'aménagement concernant le nombre d'étages autorisés ou leur mauvais emplacement à propos des sites stratégiques. J'espère que la réalisation du projet du complexe culturel qui est prévu être créé à la place de l'ancien marché de gros et n'aura pas le sort d'autres qui ont été suspendus sans aucune explication justificative», regrette M. Berroho. Notons que certains sites historiques, touristiques ou sportifs sont victimes de cette dynamique immobilière que connaît la ville comme c'est le cas du théâtre Cervantès et le club municipal du tennis à Tanger.