Avec la visite de Dick Cheney dans le Caucase pour afficher le soutien de Washington aux ex-Républiques soviétiques, la Russie accuse les Etats-Unis d'entretenir l'instabilité en Géorgie. La Russie accuse les Etats-Unis d'entretenir l'instabilité en Géorgie, alors que le vice-président américain Dick Cheney entame une tournée dans le Caucase pour afficher le soutien de Washington aux ex-Républiques soviétiques de la région. Cheney doit visiter successivement l'Azerbaïdjan, puis la Géorgie, un proche allié des Américains, avant de se rendre en Ukraine. Le vice-président américain a rencontré des représentants de BP et de Chevron, deux compagnies pétrolières présentes en Azerbaïdjan qui fournit un million de barils de brut par jour, soit près d'un pour cent de la production mondiale. «Nous attendons que M. Cheney arrive en Géorgie pour voir quelle évaluation il fait de la situation», a commenté Andreï Nesterenko, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. « Mais tous ces appels lancés (par les Etats-Unis) à Tbilissi sur la nécessité de rétablir son potentiel militaire détruit n'aide en rien à ramener la stabilité dans la région », a-t-il ajouté. Signe de son soutien à Tbilissi, Washington a envoyé en mer Noire l'USS Mount Whitney, navire amiral de la VIe Flotte américaine, pour acheminer 17 tonnes d'aide humanitaire à la Géorgie. La Maison Blanche devait annoncer mercredi l'octroi d'une enveloppe d'environ un milliard de dollars pour aider son allié géorgien. De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a consenti un prêt relais de 750 millions de dollars pour compenser le ralentissement économique attendu en Géorgie. Le ton très critique du Kremlin envers Washington contraste avec celui beaucoup plus mesuré employé à l'égard de l'Union européenne qui a renoncé à prendre des sanctions contre la Russie. Le président russe, Dmitri Medvedev, a confié mercredi à son homologue français Nicolas Sarkozy qu'il regrettait que l'UE n'ait pas condamné la Géorgie à l'occasion de son sommet extraordinaire, lundi à Bruxelles. Le chef du Kremlin a indiqué au président français lors d'une conversation téléphonique que les chefs d'Etat et de gouvernement européens avaient adopté «d'une manière générale une attitude impartiale» à l'égard de la Russie et de la Géorgie, peut-on lire dans un communiqué publié à Moscou. «En même temps, Medvedev a nourri le regret que le document final du sommet n'inclue pas une déclaration de principe soulignant que les actions de la Géorgie avaient été la cause première de la crise en Abkhazie et en Ossétie du Sud», précise le Kremlin. • Tabassum Zakaria et Guy Faulconbridge (Reuters)