La franchise fait ses preuves dans différents secteurs, mais elle ne réussit pas tout le temps. Elle n'est toujours pas régi par des règles de droit. Avec l'implantation de nouvelles enseignes au Maroc, le secteur de la franchise présente un véritable potentiel de croissance. Dans ce cadre la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE Bank) s'est penchée dernièrement sur une étude sectorielle sur les points forts et les faiblesses de la franchise. À travers cette étude, BMCE Bank a mis l'accent sur le nombre des entreprises franchisées. À ce niveau, le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a dénombré 320 réseaux lancés par 48 franchiseurs et quelque 168 maîtres franchisés. Cette étude présente les différentes branches d'activité, à savoir : l'habillement, la restauration, cosmétique, location automobile, lingerie, ameublement, coiffure, chaussures, jouets ... Cette étude relève que le secteur de la restauration a connu le taux d'échec le plus élevé. Cette situation traduit les résultats d'un mauvais emplacement, de la non-réalisation du chiffre escompté ou de l'absence d'une étude de marché. En effet, 47% des enseignes implantées au Maroc sont d'origine française. Elles sont concentrées principalement dans les secteurs de la confection, des produits cosmétiques et de la coiffure. Ainsi, la présence marocaine représente 14% du total des entreprises franchisées. La région de Casablanca concentre le plus de franchises avec 26 %, devançant de loin Rabat avec 13% et Marrakech avec seulement 7%. Mais, ce qui fait défaut dans ce secteur est l'absence d'un droit de la franchise stricto sensu, selon les analystes de BMCE Bank. Le contrat de franchise est essentiellement régi par les articles de droit commun, notamment l'article 230 du droit des obligations contractuelles. Dans l'objectif d'accompagner le développement de la franchise au Maroc, le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a mis en place le plan «Rawaj 2020 ». Ce plan vise à encourager les créations des entreprises «franchisantes» marocaines. Et cela afin d'arriver à l'horizon 2020, à 13.000 points de vente, ce qui permettra la création de 45.000 emplois, avec une enveloppe de 12 milliards de dirhams. La stratégie nationale dans ce domaine consiste en fait à lutter contre le foncier et la pratique du «noir», qui constituent une sérieuse entrave au développement de la franchise au Maroc, selon cette étude de BMCE Bank. Par ailleurs, la stratégie nationale en matière de franchise doit être accompagnée par un volet financier dédié à ce secteur. Pour ce qui est de la stratégie des acteurs nationaux, ces derniers participeront à l'élargissement du portefeuille d'enseigne, au renforcement de leur positionnement sur le marché marocain ainsi que l'internationalisation des enseignes locales. À titre de rappel, la franchise est un système de commercialisation de produits ou de services basé sur une collaboration étroite et continue entre des entreprises financièrement et juridiquement indépendantes. Dans ce système, le franchiseur accorde à ses franchisés le droit d'exploiter une entreprise en conformité avec son concept et en échange d'une contribution financière.