L'opposition au sein du conseil municipal d'Agadir émet des réserves sérieuses quant à la capacité de la majorité à traduire sur le terrain le changement promis aux électeurs. L'opposition au sein conseil municipal d'Agadir n'est pas contente de la gestion de la ville. La première et principale critique opposée à la majorité menée par l'USFP Tarik Kabbage, quatre mois environ après son installation suite aux communales de septembre 2003, concerne le caractère imprécis du budget voté lors de la session d'octobre dernier. “ C'est un budget qui n'apporte rien de nouveau sinon des généralités dans telle ou telle rubrique sans critères valables ni études préalables“, déclare le MP Brahim Zerkdi, chef de file de l'opposition et par ailleurs député d'Agadir. L'intéressé, qui reproche aux autorités locales de valider des budgets vagues, dit également avoir rencontré le refus des élus de la majorité concernant une demande introduite par son camp de voir l'ensemble des élus souscrire à une déclaration de patrimoine. “ Pour un président qui se veut le chantre de la transparence et de la bonne gouvernance, un tel refus est pour le moins étonnant“, ajoute un conseiller de l'opposition qui déplore les conditions dans lesquelles travaillent ses collègues. “ Nos multiples revendications de disposer de bureaux à l'intérieur de la municipalité sont restées lettre morte. Patron d'exploitations agricoles dans la région du Souss, Tariq Kabbage, que ses adversaires trouvent imbu de sa personne et un peu impulsif sur les bords, se vante d'être un bon gestionnaire qui entend gérer la municipalité comme une entreprise. Ceux qui prétendent que le budget est imprécis sont des gens qui n'ont rien géré de leur vie. Ce sont des remarques stupides“, lâche M. Kabbage qui répond aux griefs relatifs à la moralisation de la vie locale en ces termes : “ Je ne peux qu'approuver toute démarche ou action visant y compris la déclaration de patrimoine à introduire une bonne dose de transparence dans les rouages communaux. Mais en tant que président, j'ai d'autres priorités, à commencer par l'audit dont nous avons fait la demande au ministère de tutelle des comptes des communes et de l'ancienne communauté urbaine dont nous avons hérité dans le cadre de l'unité de la ville. Tout le monde connaît les grands projets de la ville qui sont sujets à caution“. Allusion faite aux anciennes équipes USFP qui ont géré la ville depuis plusieurs mandatures. Concernant l'absence de bureaux pour l'opposition, M. Kabbage tout en reconnaissant l'exiguïté du bâtiment de la municipalité annonce tout de go ne pas vouloir alourdir les charges en investissant dans de nouveaux locaux qui soient plus spacieux. “ Nous avons d'autres priorités“, conclut-il. Le budget d'Agadir se situe autour de 200 millions de Dhs dont 47% sont absorbés par la masse salariale. Tariq Kabbage souligne ne pas disposer de solution pour remédier au phénomène de la pléthore du personnel qui grève lourdement les finances de la ville. “ La municipalité dispose d'un excédent budgétaire prévisionnel de 30 millions de Dhs que nous comptons consacrer à la résorption des problèmes comme ceux de la voirie et du ramassage des ordures“,indique le président qui affiche la volonté du conseil à s'ouvrir sur la société civile et le tissu associatif pour contribuer au développement de la ville par des idées novatrices et des initiatives nouvelles. “ Je crois au bénévolat“, explique-t-il sur un ton ferme.