L'Association le Sahara marocain a décidé de porter plainte pour haute trahison contre le parti Annahj. Mohamed Réda Taoujni, président de cette association, explique les motifs de cette action judiciaire. ALM : L'Association le Sahara marocain vient d'annoncer sa décision de déposer plainte pour haute trahison contre le parti Annahj (Voie démocratique). Que reprochez-vous à ce parti ? Mohamed Réda Taoujni : En tant qu'association qui s'active dans la défense de la marocanité du Sahara, nous avons été choqués de constater que, lors de l'ouverture du dernier congrès du parti Annahj, une lettre du chef des séparatistes, Hmadtou Ould Khlili, alias Mohamed Abdelaziz, ait été lue publiquement. Nous qualifions cet acte de gravissime, d'autant plus qu'il a été autorisé par un parti politique marocain. C'est un acte de haute trahison envers la patrie. Et les lois en la matière, que ce soit au Maroc ou à l'étranger, stipulent que pareil cas doit être traité par un tribunal militaire. Gardons-nous de confondre cet acte avec le principe de la liberté d'expression, parce qu'il y va ici de l'intégrité territoriale et de la stabilité de notre pays. Nous sommes dans une situation de ni guerre ni paix avec le Polisario, qui est armé, financé et protégé par l'Algérie. El il est extrêmement dangereux de se laisser manipuler par la partie adverse. Le parti Annahj doit comprendre que l'Algérie, et le Polisario, veulent créer une brèche dans la société civile marocaine, en vue de déstabiliser notre pays. Et eu égard à la gravité de l'acte, nous n'allons pas rester les bras croisés. Nous venons de constituer une commission présidée par Mohamed Ahmed Bahi. Et cette commission comprend un collectif d'avocats et d'activistes de l'Association le Sahara marocain pour le dépôt, dans le courant de la semaine prochaine, d'une plainte pour haute trahison auprès du tribunal de première instance de Rabat. Que cherche finalement le parti « Annahj » par ses positions controversées sur le Sahara marocain ? Ce parti cherche le vedettariat politique. Mais malheureusement, son choix est de très bas niveau. Ce parti s'aligne sur la position d'un pays qui n'est pas bien placé pour donner des leçons en démocratie. Le parti Annahj a pu faire ce qu'il veut au nom d'une réelle liberté d'expression régnant dans le Royaume, chose qu'il n'aura jamais pu acquérir dans un pays comme l'Algérie. Le parti « Annahj » doit comprendre que la liberté d'expression et la loi de la jungle ne vont pas de pair. Les Marocains sauront barrer la route à toute tentative pour déstabiliser leur pays. Plusieurs partis nationaux ont dénoncé ces derniers jours l'acte du parti «Annahj». Mais la dénonciation suffit-elle pour que de tels actes ne se reproduisent plus ? Les partis politiques ont un rôle important à jouer dans l'encadrement populaire. Nous souhaitons qu'ils initient, de leur côté, une mobilisation générale contre la position hostile du parti Annahj. L'acte de ce dernier comporte une grosse injure pour tous les Marocains, qui ont consenti d'énormes sacrifices pour défendre l'intégrité territoriale de leur pays. Il n'y a pas au Maroc une seule famille qui n'ait pas sacrifié un des siens pour défendre le Sahara. Les partis politiques, qui ont toujours été en pointe dans le combat pour la défense du Sahara, sont appelés aujourd'hui plus que tout autre temps à susciter une mobilisation tous azimuts pour faire échec à la tentative d'infiltration de la société marocaine. Tout un chacun doit désormais comprendre que l'ennemi est parmi nous, il ne se trouve pas uniquement de l'autre côté de la frontière. Que doit faire l'Etat marocain pour contrer ces tentatives d'infiltration ? Nous appelons l'Etat à faire preuve de fermeté. L'Etat doit comprendre que tous les Marocains, de Tanger à Lagouira, sont derrière lui pour défendre chaque grain de sable du Sahara marocain. Il ne doit pas se soucier outre mesure des réactions internationales sur le dossier du respect de la liberté d'expression, car ce n'est nullement pas le cas ici. Et nous serons en première ligne pour l'expliquer sur le plan international.