S'engager, agir… principalement dans l'associatif et le social –et qui plus est dans notre pays- relève de l'abnégation, et s'il est vrai qu'il ne faut en attendre aucune gratitude… il y a quand même une marge à se retrouver traîné dans la boue. A intervalles réguliers – et bizarrement lorsque j'entreprends et réussis une belle initiative – je me retrouve pris pour cible à «l'artillerie lourde». Je deviens «voleur», j'inciterai nos jeunes à la débauche, je serais un despote (même pas éclairé) qui régit les associations par la terreur, j'en passe et des meilleures… Toujours le même disque qui finit par être rayé ! Agir avec et pour les jeunes est une entreprise à «hauts risques» : ceux qui ont des adolescents chez eux me comprendront sûrement. Gérer leurs besoins, leur impatience, leurs manques, leurs envies, leur ingratitude parfois… n'est pas chose aisée et nous ne sommes pas si nombreux à oser le faire. D'ailleurs, si quelqu'un pense pouvoir faire mieux, je lui cède volontiers ma place ne serait-ce que pour une semaine. Pourtant même si l'été est une période creuse pour l'information, est-ce une raison pour que des journaux sérieux reprennent sans aucune précaution (et sans vérification) des propos «d'autres jeunes» qui s'exprimeraient «spontanément» ??? Et puisque après tout, j'ai bien autant le droit de m‘exprimer que les autres, alors je vais le faire. Le prétexte cette fois-ci est le «Centre d'estivage» qu'organisent les 15 associations de jeunes de Maillage, de Casablanca et qui permet à quelque 500 jeunes de 15 à 25 ans –par semaine- issus des quartiers défavorisés de venir «s'éclater» sur une plage. Sur sept semaines, le total est tout de même de 3.500 jeunes !!! Grâce à l'INDH et à des partenaires tels que «Théolia» et la «Fondation CDG» et par un système de ramassage de dix bus de la STCR, ces jeunes bénéficient d'un transport, d'un site exceptionnel à Tamaris, de parasols, de tentes, d'activités, d'animation, d'un DJ, de maîtres-nageurs, d'une équipe d'infirmières et d'un encadrement de 27 animateurs ! Le tout gratuitement… Alors on nous dit «mais il n'y a pas de repas le midi !» C'est vrai… ce n'est absolument pas prévu, nous n'en avons pas le budget (il n'est pas passé dans ma poche, rassurez-vous) et tous les jeunes viennent avec largement de quoi se restaurer, croyez-moi. D'ailleurs de plus, nous avons confié aux jeunes du coin la possibilité d'installer un «hanout», dont le bénéfice leur revient. Venez nous rendre visite un vendredi, jour que nous réservons aux familles : la quantité de couscous que vous pourrez ingurgiter vous empêchera d'entrer dans vos shorts et vos maillots… Bien sûr, tout est perfectible et toutes les suggestions –bien intentionnées- sont les bienvenues. Mais le succès de cette entreprise (nous croulons sous le nombre de jeunes que veulent y participer) dérangerait-il quelques-uns ? Il est vrai que je ne suis que l'un d'une longue liste de personnes diffamées, uniquement parce qu'elles agissent… Ainsi 500 jeunes viennent chaque jour de Derb-Soltane, Sidi Bernoussi, Aïn Harrouda, Lalla Meryem, Sbata, Sidi Othman, Hay Mohammadi… mais il est tout aussi vrai que nous avons dû exclure trois associations (ou plutôt trois responsables) de notre camping : ce sont eux qui aujourd'hui s'en vont me diffamer, de journal en journal. S'il faut que je dise pourquoi, alors allons-y ! L'un d'entre eux s'est permis lors de notre centre d'estivage de l'an dernier de faire payer les jeunes qui souhaitaient y participer (sous prétexte d'une assurance qui n'existait pas !) ; le second avait une conception de la place de la jeune fille tellement «à part» qu'il interdisait à ses propres sœurs d'y participer et pour lui, organiser des après-midi musicales s'apparenterait à inciter à la débauche et «gérer une boîte de nuit» ; le troisième –dont je me garderai bien de juger la vie privée- a des attitudes, incompatibles avec la responsabilité et la charge de jeunes… Bien sûr de tout cela, ils ne se vantent pas et alors que tant que je ne sévissais pas, j'étais un président apprécié… je suis soudainement devenu –à présent- l'ennemi à abattre. Ceci est après tout la loi du genre, mais tout de même la presse n'est pas là pour être l'écho de ces injustes rancœurs… Ceci étant dit, ma plus belle récompense est de voir le bonheur de tous les jeunes qui participent à notre centre d'estivage, d'entendre les bénédictions des mamans et de recevoir des visites comme celle de Si Khalid Safir, gouverneur de Derb Soltane, de Jean-Marie Santander P-dg de Théolia, d'amis du Lions Club ou encore… les vôtres que nous attendons !