Appelant à la création d'une commission d'enquête parlementaire et menaçant de dévoiler toutes les «malversations» du secteur foncier public, M. Chaâbi n'est pas à sa première attaque frontale contre le groupe de Sefrioui. La polémique sur le foncier public opposant Miloud Chaâbi et Anas Sefrioui a fini par faire sortir Driss Jettou de sa réserve. L'ex-Premier ministre défend sa politique basée sur la cession du foncier de l'Etat au profit des opérateurs économiques, au terme de son mandat de cinq ans à la Primature. Une politique qui a bénéficié aussi bien au PDG de Ynna Holding qu'au patron du groupe Addoha. En accusant ouvertement Anas Sefrioui d'avoir bénéficié d'un traitement de faveur de la part de l'Etat, Miloud Chaâbia suscité un tolléavec ses dernières sorties médiatiques. Des accusations qui ont poussé Driss Jettou à rompre le silence et mettre toute la lumière sur ces transactions immobilières sujettes de différend entre ces deux géants de l'immobilier au Maroc. L'ex-Premier ministre réfute, en bloc, toutes actions de favoritisme à l'égard de M. Sefrioui. Pour lui, le groupe Addoha a bénéficié, au même titre que les autres promoteurs immobiliers publics ou privés, de la politique adoptée par son gouvernement - annoncée dans sa déclaration devant le Parlement - et qui avait pour objectif de stimuler l'investissement dans l'immobilier et le tourisme à travers la mise à la disposition des promoteurs d'une aide foncière. Ces promoteurs achetaient, à l'époque, les terrains de l'Etat à un prix préférentiel qui tourne autour de 50 dirhams le m2. Ynna Holding en a bénéficié à l'instar des autres opérateurs privés. M. Jettou tient à mettre l'accent sur le fait que toute opération de vente des terrains de l'Etat a été étudiée minutieusement par la commission d'investissement, présidée par le chef de gouvernement. Et tous les opérateurs en immobilier, ayant soumis des projets d'investissement adoptés par les Centres régionaux d'investissement ou de la commission nationale (pour les projets dépassant 200 millions DH), ont tiré profit de l'assiette foncière publique. Appelant à travers la presse à la création d'une commission d'enquête parlementaire et menaçant de dévoiler au grand jour toutes les «malversations» du secteur foncier public, M. Chaâbi n'est pas à sa première attaque frontale contre le groupe de Sefrioui. Il y a plus d'un an, le PDG de Ynna Holding avait soulevé la même question. Aujourd'hui, M. Chaâbi, également député PPS, récidive en haussant le ton. Désormais, c'est le gouvernement Jettou qui est dans la ligne de mire. S'agissant de l'affaire du zoo de Témara, l'ancien Premier ministre a tenu à rappeler que le groupe Addoha s'est engagé, au mois de novembre 2006, à aménager le terrain actuel du parc zoologique Témara et réaliser un nouveau zoo répondant aux standards internationaux pour une enveloppe budgétaire de 4,7 milliards de dirhams. Driss Jettou précise que ce terrain a été cédé à 700 dirhams m2, soit le prix du marché au moment de la cession. Pour le nouveau zoo, il tient à noter que le groupe de Sefrioui est en train de négocier avec des Singapouriens pour la réalisation de ce projet selon le cahier de charges initial. Le bras de fer engagé entre ces deux opérateurs n'a pas beaucoup plus aux membres de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Sitôt, Miloud Chaabi, ne voulant pas gêner ses confrères, a préféré céder son fauteuil à Youssef Ibenmansour, désormais à la tête de cette fédération depuis le vendredi 11 juillet 2008. En rencontrant la presse, mardi 22 juillet, l'ex-Premier ministre a voulu remettre les pendules à l'heure, une action qui augure d'une réconciliation entre les deux principaux promoteurs immobiliers du Maroc.