Le Festival du jazz au Chellah a levé ses rideaux hier et se poursuit jusqu'au 16 juin à Rabat. Une scène d'expression artistique ouverte sur l'espace euro- méditerranéen et sur le monde Le jazz élira domicile au magnifique site de Chellah de Rabat jusqu'au 16 juin. Organisé depuis 1996 par la délégation de la Commission européenne au Maroc et les ambassades et instituts culturels des États membres de l'Union européenne, en partenariat avec le ministère de la Culture et la wilaya de Rabat-Salé, le Festival du jazz au Chellah a levé les rideaux jeudi 12 juin. Cet événement est un témoignage concret du partenariat culturel Europe-Maroc, estiment les initiateurs. «L'Union européenne a proclamé 2008 «Année européenne du dialogue interculturel». A Rabat, nous avons depuis 13 ans devancé les évènements : le festival du jazz au Chellah est une scène de choix pour relancer l'esprit de tolérance, de dialogue et d'expression artistique ouverte sur l'espace euro-méditerranéen et sur le monde», affirme Bruno Dethomas, ambassadeur, chef de délégation. Ainsi s'effectuera au cours de cette 13e édition du festival une virée en musique ralliant le Maroc à l'Europe notamment avec le menu concocté par Habib Achour et Majid Bekkas, directeurs artistiques, respectivement responsables de la programmation européenne et marocaine. «L'esprit du festival a toujours été depuis le début basé sur la rencontre entre musiciens de jazz européens et marocains. Cette année, le choix a été porté sur des groupes métissés, des groupes déjà composés de plusieurs nationalités et ayant par conséquent diverses influences», déclare à ALM Majid Bekkas. Ainsi, il a été question du jazz oriental avec le concert du jeudi 12 juin de la formation composée de Dhafer Youssef, chanteur compositeur austro-tunisien, enraciné dans la tradition soufie et ouvert à d'autres influences, et le trio de Wolfgang Muthspiel, guitariste autrichien exceptionnel qui revient pour la deuxième fois au festival. «On assistera en quelques heures à un véritable panorama de l'étendue des possibles qui sera rehaussée par la flûte du génial Said Nouiar», avait déclaré à propos de ce show les directeurs artistiques dans leur édito. Auparavant et dans la même journée, le festival s'est ouvert avec un jazz typiquement européen, un jazz classique donné par le guitariste virtuose Philip Catherine (Belgique), un avant-gardiste de la scène européenne depuis les années soixante qui se produira au Chellah en solo. Le vendredi 13 juin, le public découvrira le jazz hollandais du groupe State of Monc, et vibrera aux sonorités bien marocaines du violon d'Ahmed Cherkani et des percussions d'Abdellah Allaoui. Hassan Boussou, en digne héritier de son père feu Hmida Boussou, portera bien son patrimoine gnaoui à la rencontre des sons du balafon de Lansiné Kouyaté lors de la soirée du samedi. Au programme du dimanche, on prévoit le concert du Flavio Boltro, surdoué de la trompette qui promet une fougue incomparable à laquelle se rajoutera celle de Jauck El Maleh, maître incontesté de la percussion, avec le Oud de Youssef Oulmadani. Et pour la clôture de cette 13ème édition prévue pour le lundi 16 juin, le festival prévoit une rencontre à ne pas rater. Il s'agit du trio de jazz métissé, Majid Bekkas, Joachim Khün et Ramon Lopez. Ils présenteront pour la première fois au Maroc le projet Kalimba, qui compte parmi les 10 meilleurs albums jazz de 2007. Les soirées du festival du Jazz au Chellah débuteront à 20h. Les recettes du Festival seront versées à une oeuvre caritative marocaine. Ainsi du 12 au 16 juin 2008, le Chellah vibrera à travers un Jazz, musique de métissage et de dialogue des cultures.