Le mouvement associatif de terrain voit le MTD d'un bon œil, puisque dans sa charte le «Mouvement» se base sur la proximité, le contact de la population... Le Mouvement pour tous les démocrates (MTD) fait décidément couler beaucoup d'encre, il déplace également beaucoup de lignes sur le terrain. Et c'est bien là que réside pour l'instant l'un des grands mérites de cette initiative : FAIRE BOUGER ! Bien entendu, les partisans du statu quo ne peuvent s'y résoudre, mais les faits sont là : c'est tout le paysage politique qui est en train de bouger, de se positionner… et d'ailleurs toujours en réaction du MTD, pour… contre … à côté. Si l'on se réfère à l'abstention qui s'est manifestée lors des élections de 2007, si l'on constate le manque de choix que nous proposaient alors les partis politiques et si l'on déplore l'état de sclérose de notre classe politique, alors il nous faut être honnêtes et nous réjouir de ce qu'a provoqué la création du MTD. Il est cependant un domaine que analystes, politologues et journalistes ont jusqu'alors négligé: les effets que le «Mouvement» a eu –et a– sur ce que l'on appelle la société civile, mais aussi plus largement sur le champ associatif. Passons sur les opportunistes, les «suiveurs» de sens du vent et ceux qui quoique l'on fasse ne sont capables que d'être des «snipeurs» pour s'intéresser aux effets immédiats. Visiblement, le mouvement associatif de terrain voit le MTD d'un bon œil, puisque dans sa charte le «Mouvement» se base sur la proximité, le contact de la population , les réponses à apporter aux besoins de nos compatriotes, au quotidien. On peut, là, parler de convergence. Par contre, la «société civile», plus médiatique, plus axée sur le positionnement, sur les «coups» à jouer, est – quant à elle – bousculée : là, il faut vite afficher son soutien, le rendre visible ; se montrer indispensable, prouver que l'on est un atout, un «plus». Et c'est à ce moment que se profilent les effets pervers ! Reconnaissons auparavant que ce n'est certes pas ce que recherchent les initiateurs du MTD, pour en connaître bien certains d'entre eux, je suis persuadé qu'au contraire, ils sont à la recherche de vrais partenaires, de militants associatifs sincères, ancrés dans la réalité et aux convictions profondes. Montrer que l'on est un atout ! – disais-je-donc– pour cela encore faut-il avoir des «troupes» et c'est là que les tentatives de «pillage» se mettent en place. Pour montrer aux militants du MTD qu'ils ont tout intérêt à les coopter, ces représentants de la société civile doivent montrer leur «apport» et pour cela, ils entreprennent de véritables tentatives de récupération, de détournement des petites associations locales, associations de jeunes, structures de quartiers… en multipliant les promesses et les attraits, non pas dans le but d'optimiser ou mettre en synergie, mais bel et bien de se les approprier et les mettre dans leur besace afin de montrer au MTD, «qu'ils en ont». Ce n'est certes pas la bonne démarche, le Mouvement pour tous les démocrates, n'a –me semble-t-il – aucun besoin des ces rabatteurs pour être attrayant ou nouer des partenariats constructifs avec les associations de terrain, et le mouvement associatif de proximité a tout intérêt à rester lui-même pour être un partenaire crédible et utile. Plutôt que de «piller» ce qui existe, ceux qui cherchent à exister feraient bien mieux de construire: on ne bâtit pas du solide sur des ruines, mais sur des bases… Bien sûr pour créer une association de terrain, une structure de quartier, un réseau efficace il faut du temps… et ceux–là sont pressés. Le mouvement associatif et le Mouvement des démocrates méritent mieux !