La chambre criminelle de la Cour de cassation de Paris a renvoyé par arrêt, la connaissance de la plainte déposée par Miloud Tounzi dans le cadre de l'affaire Ben Barka, à un juge d'instruction près le tribunal de Lille. La chambre criminelle de la Cour de cassation de Paris a renvoyé par arrêt, en date du 15 avril 2008, la connaissance de la plainte déposée par Miloud Tounzi pour violation du secret de l'instruction et recel dans le cadre de l'affaire Ben Barka, à un juge d'instruction près le tribunal de Grande Instance de Lille, apprend-on mardi auprès des avocats de Miloud Tounzi, Hamid Andaloussi et Philippe Clément. Dans un communiqué parvenu à la MAP, les avocats de M. Tounzi, dont le nom est cité dans l'affaire Ben Barka, rappellent que ce dernier «a régularisé une plainte simple, le 13 novembre 2007, entre les mains de Monsieur le procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de Paris, du chef de violation du secret de l'instruction dont il s'estime victime dans le cadre de l'affaire Ben Barka ». «Au vu de cette enquête préliminaire, Monsieur le procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de Paris a considéré qu'il pouvait exister des indices graves ou concordants de violation du secret de l'instruction», indiquent les avocats de M. Tounzi, soulignant que «c'est dans ces conditions qu'il a requis l'ouverture d'une information judiciaire le 25 février dernier». «Le dossier de l'affaire Ben Barka étant lui-même instruit au tribunal de Grande Instance de Paris, le parquet général près la Cour de Cassation a requis, pour une bonne administration de la justice, le dépaysement de ce dossier», concluent MM. Andaloussi et Clément. A rappeler que Me Philippe Clément avait annoncé que son client «avait appris avec la plus grande stupéfaction, le 19 octobre dernier, par Joseph Tual, journaliste à France 3, qu'un mandat d'arrêt international allait être remis contre lui dans le cadre de l'affaire Ben Barka ». «Monsieur Tounzi a été d'autant plus choqué qu'il n'a jamais fait l'objet de la moindre convocation par le magistrat en charge du dossier, Patrick Ramaël et que M. Tual lui a même précisé qu'il disposait d'une «fenêtre de passage» de cinq jours pour quitter le Maroc», précisait l'avocat français. Et de rappeler que trois jours plus tard, ce même journaliste, «faisant fi de la présomption d'innocence, présentait M. Tounzi, sur France 3, comme «le principal organisateur de l'enlèvement» de Mehdi Ben Barka». Dans ces conditions, faisait remarquer M. Clément, M. Tounzi s'interroge sur les complicités qui pourraient exister entre les différents protagonistes de ce dossier judiciaire vieux de trente-deux ans.