Des mesures de taille ont été prises par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, en concertation avec d'autres départements ministériels et les professionnels eux-mêmes, en vue de réduire l'impact de la hausse des prix du carburant sur la production de la pêche côtière. Devant la flambée de la hausse des prix des carburants, des mesures vigoureuses viennent d'être prises pour aider les opérateurs de la pêche côtière. Lors d'une réunion, tenue vendredi au siège de la Primature, présidée par le Premier ministre Abbas El Fassi, il a été question de se pencher sur l'état des lieux dans la pêche côtière. Ce secteur, qui a pris un gros coup avec la montée en flèche des prix des carburants, est en effet arrivé à la croisée des chemins depuis quelques temps. À présent, les professionnels, soutenus par le ministère de tutelle, voient le bout du tunnel avec la présentation par Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, des conclusions des travaux de deux commissions conjointes, constituées de l'administration et des représentants de la profession, mais aussi des concertations avec les ministères concernés. En effet, à partir du 1er juin prochain, la structure du prix du gasoil à la pompe se verra révisée, de telle façon à ce que les navires de pêche côtière puissent profiter d'un prix similaire à celui pratiqué à la pompe, par le biais de la Caisse de Compensation. Par ailleurs, il s'agit également de déduire les charges de gasoil de l'assiette concernée par la taxe de halle revenant à l'Office national des pêches (ONP), indique un communiqué diffusé par le ministère de l'Agriculture. Et d'ajouter que «le manque à gagner du fait de la mise en œuvre de cette disposition sera pris en charge par l'Etat». Autre mesure en relation avec l'ONP, celle de la revue à la baisse du taux de la taxe de cet Office pour la faire passer de 4 à 3%, à partir du 1er janvier 2009. Cette baisse sera applicable sur une durée de deux ans et le décret portant sur cette taxe sera modifié dans ce sens, indique la même source. Les mesures adoptées ont, aussi, trait à la mise en place d'un «plan de sortie de flotte» moyennant indemnisation, destiné aux armateurs désireux de se retirer définitivement du secteur, bien sûr sur la base de critères «préalablement définis», souligne le communiqué en question. Par ailleurs, cette mesure sera prise en considération dans le cadre du programme de modernisation de la flotte de la pêche côtière. De même, le ministère signale que dans le cadre de l'examen du projet de la loi de Finances 2009, il sera question d'envisager l'allègement de la pression fiscale sur le secteur. M. Akhannouch a aussi mis en exergue la mobilisation de son département pour une revalorisation des prix de vente du poisson industriel. Sur ce volet, un accord vient d'être conclu entre les armateurs et les conserveurs. Il concerne une progression de l'ordre de 30 centimes le kilogramme de sardines. À savoir que ce type de poissons a subi ces derniers mois quelques remous liés à la hausse de son prix sur le marché. Cet accord est à même de hausser le chiffre d'affaires annuel du secteur de la pêche côtière pélagique de quelque 100 millions de dirhams. Parmi les dispositions validées, également, l'instauration d'une réglementation spécifique qui définit les critères et les conditions d'exercice du métier de mareyeur. «Le texte finalisé a été envoyé au secrétariat général du gouvernement», précise la même source. En outre, il a été question du lancement de programmes de mise à niveau et de modernisation de la flotte de pêche côtière, ce «qui permettra une meilleure valorisation des produits débarqués et partant d'absorber l'effet de la hausse du prix du carburant», indique-t-on. Cette mise à niveau, vu l'importance du dossier, sera mise sur les rails au cours des semaines à venir. Au final, les opérateurs du secteur se sont félicités du soutien qui leur a été fourni par le gouvernement en vue de réduire l'effet de charge du gasoil sur la production.