Les pêcheurs retourneront sur les côtes puisqu'un accord a été conclu entre le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime et les professionnels du secteur visant à alléger le poids de la hausse des prix du gasoil sur leurs charges. Le travail reprend pour les pêcheurs marocains, et avec cette reprise, les tensions qui planent depuis quelques semaines sur le secteur se trouvent estompées. Lundi 18 février, les professionnels de la pêche marocaine ont été reçus par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, pour se pencher sur les problèmes qui pèsent sur le secteur depuis quelques temps. Ainsi, et suite à une série de réunions, les parties ont trouvé un terrain d'entente en mettant en place un accord relatif à la reprise de la pêche côtière au niveau de tous les ports du Royaume. Cet accord, en fait, se décline en plusieurs volets. Il s'agit, notamment, du profit que tireront les professionnels du budget du ministère, en ce sens qu'une partie des ressources financières réservées à la modernisation de la flotte de la pêche côtière, sera mobilisée en vue de réduire l'impact de la hausse des prix du gasoil sur les professionnels. Il a également été question de la réduction des prélèvements opérés sur les ventes, et ce, en prenant en considération les charges générales des unités de la pêche côtière. En outre, « l'accord a trait aussi à la recommandation de la simplification des procédures administratives appliquées aux unités de la pêche côtière », indique un communiqué du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime. Au-delà de ces décisions, les deux parties ont déclaré avoir convenu de « poursuivre les concertations avec le département de l'Energie et des Mines et avec les distributeurs de carburants en vue de la mise en œuvre et de la généralisation, au niveau de tous les ports du Royaume, de la réduction des prix des carburants annoncée par certaines sociétés », tel que l'indique la même source. Car en fait, le but de cette dernière résolution est que les professionnels n'aient pas à débourser plus de 5.000 dirhams pour la tonne de gasoil, prix d'ailleurs qui a été défini comme «prix plafond» par le ministère de tutelle. La portée en est que la rentabilité des unités de la pêche côtière soit garantie, mais aussi que les retombées liées à la hausse des prix du gasoil sur le niveau des charges d'exploitation des pêcheurs soit limitée. Par ailleurs, les deux parties ont décidé la création de deux comités mixtes qui auront la charge de veiller à la mise en œuvre des mesures décidées. Il est, dans ce contexte, utile de souligner l'intérêt d'un tel accord, au vu de l'importance du secteur de la pêche dans l'économie marocaine. En effet, depuis quelques temps, les pêcheurs se sont dits en grève, souffrant du poids de la flambée des prix du gasoil sur leurs charges. D'ailleurs , cela s'est de même repecruté sur l'approvisionnement du marché en poisson frais, entraînant également une flambée des prix. Rappelons, par ailleurs, les chiffres publiés par le secteur au titre de l'exercice 2007, qui traduisent la part de la pêche dans les échanges commerciaux du Maroc. En effet, le chiffre d'affaires à l'export a atteint un nouveau record puisqu'il a dépassé les 12 milliards de dirhams, soit une hausse de 10% par rapport à l'exercice précédent. Le volume des exportations a atteint les 500.000 tonnes marquant une augmentation de 14% par rapport à l'année 2006. Au ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, on souligne que ce sont les crustacés et les poissons frais qui ont été à l'origine des performances appréciables enregistrées par rapport à l'ensemble des produits exportés avec une progression de 63%. Quant au chiffre d'affaires à l'export des produits frais, il a enregistré une augmentation de 19% par rapport à l'exercice précédent, soit 1,9 milliard DH.