Les hausses des factures pétrolière et céréalière sont les principales répercussions de la conjoncture financière internationale sur l'économie nationale. Dans ce sens, la DEPF a analysé la conjoncture internationale, pour le mois d'avril, avant de se pencher sur les incidences pour le Maroc. La conjoncture financière internationale demeure sous le poids des incertitudes quant à la croissance économique, en plus du renchérissement du prix du pétrole et les nouvelles modifications des taux de change. C'est ce qui ressort d'une analyse réalisée par la Direction des études et des prévisions financières ( DEPF) du ministère de l'Economie et des Finances au titre du mois d'avril 2008. En matière de politique monétaire, la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) a baissé son taux directeur de 75 pb pour le ramener à 2,25%, lors de sa réunion du 18 mars 2008, dans un contexte de fortes tensions sur les marchés financiers et de maintien d'incertitudes sur la croissance économique. Par ailleurs, les analystes de la DEPF s'attendent à ce que la Banque centrale européenne (BCE) garde inchangé son taux directeur à 4%, lors de sa prochaine réunion, compte tenu de la persistance des pressions inflationnistes. S'agissant des marchés boursiers, la même source note une continuité de la correction baissière. Les indices boursiers S&P 500 et Eurostoxx 50 se sont repliés de 0,7% et 1,3% respectivement. «Les entreprises américaines pâtissent de la baisse de la consommation des ménages et d'une chute de l'investissement, alors que celles européennes sont pénalisées par la vigueur de l'euro et la baisse des importations américaines», souligne-t-on à la DEPF. L'euro a été chanceux, par contre. Ayant atteint un nouveau record historique face au dollar sur le marché des changes, la devise européenne a atteint 1,581 dollar à fin mars 2008, et ce «dans le sillage du creusement du différentiel de taux de part et d'autre de l'Atlantique et des perspectives moins favorables de l'activité aux Etats-Unis», affirme la même source. Les analystes ont, par ailleurs, confronté le dollar au yen pour indiquer que la parité entre les deux devises est passée sous la barre de 100 yens pour 1 dollar, «ce qui traduit l'inversion massive des positions de type carry trade et une fuite des détenteurs de dollars vers des zones économiques jugées moins sensibles au risque de stagflation que les Etats-Unis», commentent-ils. Dans le sillage de l'évolution de la parité euro-dollar, le dirham s'est apprécié de 3,5% face au dollar et s'est déprécié de 0,7% face à la monnaie unique. Depuis le début de l'année, la monnaie nationale a gagné 6,2% de la valeur face au billet vert et a cédé 1,2% face à l'euro. Pour sa part, le baril de Brent a atteint un nouveau record historique à 109,1 dollars, le 14 mars avant de se stabiliser autour de 102 dollars à la fin du mois. «Cette flambée s'explique par la faiblesse persistante du dollar combinée aux tensions géopolitiques dans plusieurs zones productrices», notent les analystes. Et d'ajouter que «les tensions sur les cours pétroliers ont été alimentées par la décision de l'OPEP de maintenir inchangé le niveau de production de ses membres. Dans cette conjoncture, le Maroc n'est pas resté indifférent à tous les remous de la place internationale». Selon l'Office des changes, la facture pétrolière du Maroc s'est élevée à 5,9 milliards dirhams à fin février 2008, en hausse de 129% par rapport à la même période de l'année 2007. Cela en raison du volume des importations qui s'est accru de 47,4%, sans oublier la hausse relevée sur le prix moyen de la tonne importée de 55,9%. Le cours du baril importé par le Maroc est ressorti à 89,8 dollars en février, contre un cours mondial moyen de 95,1 dollars/baril.