Le président du directoire, Driss Bencheikh, estime que c'est une nouvelle ère pour les marchés financiers marocains. Avec le remplacement de l'IGB par le Masi et le Madex, les marchés financiers espèrent se hisser au niveau international. Mais il reste beaucoup à faire. Une nouvelle ère s'annonce pour la Bourse de Casablanca (BVC). C'est du moins le sentiment qui se dégage des déclarations de Driss Bencheikh, président de la Bourse, à la présentation de la nouvelle gamme des indices de capitalisation, dont le lancement officiel sera donné le 1er janvier 2002. En termes moins savants, il s'agit de deux outils offerts par la place boursière au profit des intervenants et des professionnels. C'est beaucoup plus une tentative pour sauver la BVC qui n'arrive toujours pas à sortir de son marasme. Une réponse à un besoin pressant et non pas un luxe pour reprendre les propos de M. Bencheikh. La nouvelle gamme comprend deux principaux indices : le MASI (Moroccan All Shares Index), qui remplacera l'IGB et le Madex (Moroccan Most Active Sahres Index). Des indicateurs sous-jacents découleront de ces deux indices. Il s'agit des indices de rentabilité et des indices sectoriels. Ces derniers sont calculés et diffusés à la fin de chaque séance. Entre- temps, la bourse propose une batterie d'indicateurs mis à la disposition en continu dans l'objectif de disposer d'une interprétation fine de l'évolution des différents indices. A ce propos, il faut préciser que les échantillons de calcul des indices de rentabilité (MASI et MADEX) sont les mêmes retenus pour le MASI et le MADEX. Quant aux indices sectoriels, leur calcul est issu des subdivisions du MASI, basées sur la nouvelle nomenclature économique de la place de Casablanca (disponible sur son site Internet). Explications : le MASI est un indice qui englobe l'ensemble des valeurs de type actions cotées en bourse. Pour l'heure, cet indice se compose de 55 valeurs. Cet échantillon évoluera selon notamment l'évolution des admissions à la cote et des autres opérations. Le MADEX regroupe les valeurs cotées en continu et les plus liquides du marché dont les variations sont fortement corrélées à l'ensemble du marché. Selon la bourse, cet indice est destiné à devenir le principal instrument de référence pour l'indexation des fonds investis en actions Une question s'impose : quel est l'intérêt de mettre en place nouveaux indices dans le contexte actuel ? Réponse de la bourse: ces deux instruments permettent d'avoir une visibilité plus fine de l'évolution des différentes capitalisations inscrites sur la place casablancaise et de leur contribution à l'activité du marché. Et de poursuivre qu'ils correspondent à un besoin ressenti chez les professionnels mais aussi à une volonté de se hisser aux standards internationaux. Le plus important, c'est que le MASI et le MADEX offrent une mesure de référence fiable. Du moins, si l'on se fie aux propos des responsables auprès de la Bourse. A terme, ces deux indices peuvent servir de support à des produits dérivés. Comment se fera alors leur gestion ? Cette fonction sera assurée par un comité des indices. Auprès de la bourse, on indique que cette gestion repose sur une méthodologie conforme aux normes internationales. Faisant ainsi allusion à l'engagement du comité pour assurer la transparence et la représentativité des deux indices. Ce comité se réunira au moins une fois chaque semestre pour réviser les échantillons retenus. L'objectif étant de procéder à l'actualisation des indices sectoriels. Que ce soit pour le MASI et le MADEX, l'évolution des cours est communiquée toutes les minutes. Cette évaluation est déterminée à partir des valeurs traitées et des cours de référence pour les valeurs non traitées, réservées ou suspendues. Notons par ailleurs que les nouveaux indices sont calculés également en dollars et en euro (diffusés à la clôture de la séance) afin de répondre aux besoins des investisseurs étrangers. Sans renier la bonne volonté de l'équipe de Bencheikh, pour redynamiser la bourse, on est amené à s'interroger, sur l'éventuel impact de ces mesures « techniques », alors qu'une réforme en matière fiscale, s'imposerait plutôt.