Dans un reportage dans les provinces du Sud, une chaîne française dénonce la brutalité exercée contre les populations sahraouies séquestrées et rapporte leurs souffrances. La chaîne de télévision «France ô», du groupe « France Télévisions », a souligné dans son émission « Zoom d'Info d'Afrique », diffusée dimanche soir, le « ras-le-bol » des populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf, au sud de l'Algérie. «Il y a un ras-le-bol de la population sahraouie dont des militants, qui s'étaient battus pendant des années pour l'indépendance du Sahara ont jeté l'éponge», constate la présentatrice de l'émission. Après avoir rappelé que des centaines de Sahraouis ont rejoint le Maroc, individuellement ou en famille, via Nouadhibou en Mauritanie, elle a fait remarquer que ces retours sont liés notamment aux conditions de vie difficiles dans les camps de Tindouf. Dans un reportage réalisé dans les provinces du Sud, la chaîne rapporte les témoignages de plusieurs Sahraouis qui ont adhéré à la proposition d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine. «Au début, j'étais convaincu de la lutte armée, mais j'ai réalisé que ce n'était pas la solution. La population des camps de Tindouf a vécu 33 ans dans le dénuement total, sans cartes d'identité, sans passeports, sans travail et sans possibilité d'entrer en contact les uns avec les autres», témoigne Ahmed Hiba, arrière petit-fils de Maa El Ainaine, figure historique de la lutte contre la colonisation espagnole. Pour sa part, une ancienne cadre du mouvement indépendantiste, qui attend le retour de ses deux enfants restés dans les camps de Tindouf, souligne que les dirigeants du Polisario, qui parlaient de démocratie, se sont enrichis dans le commerce des produits de l'aide alimentaire internationale, et se sont faits construire des maisons en Mauritanie, à Tindouf et en Espagne. «Ils vivent dans le luxe, alors que les populations séquestrées à Tindouf sont dans le dénuement total», peste-t-elle. Lors de cette émission, le président de la Fédération internationale pour l'autonomie du Sahara (FIAS), Mohamed Zitouni, a souligné que l'initiative d'autonomie au Sahara, proposée par le Maroc, permet aux populations des provinces du Sud de gérer démocratiquement leurs affaires locales dans le cadre de la politique de décentralisation. «Le Maroc a proposé une initiative d'un statut d'autonomie élargie dans la région du Sahara, où les habitants peuvent gérer eux-mêmes leurs affaires économiques, sociales, administratives et culturelles», a-t-il dit. M. Zitouni a également fait état des réformes d'envergure engagées par le Maroc en matière de respect des droits de l'Homme et d'élargissement des libertés individuelles et collectives. Il a souligné, par ailleurs, que le CICR a recensé quelque 720 disparus civils et militaires marocains, dont les familles attendent toujours le rapatriement des dépouilles pour les inhumer au Maroc.