Après le terrible drame de Lissasfa, trois jeunes hommes ont trouvé la mort dans un incendie qui s'est déclaré, à 4h30 du matin du lundi 28 avril, dans une tapisserie à Tacharouk, à Casablanca. Ils s'appellent Mohamed, Yassine et Kamal. Ils ont entre 18 et 29 ans. Ce sont les trois victimes de l'incendie de la tapisserie sise Hay Al Walaâ, tranche 3, Tacharouk, à Casablanca. «Nous nous sommes réveillés, suffoqués, vers 4h30 du matin, à cause de l'odeur de la fumée qui inondait notre appartement. On ne savait pas ce qui se passait exactement, jusqu'à ce qu'on entende crier dans la rue, au feu… », déclare une habitante du quartier. Les corps calcinés des victimes ont été découverts par les équipes de secours après la maîtrise du feu. Selon des témoignages, l'intervention de la protection civile n'avait pas été rapide. «Nous avons appelé les pompiers juste après le déclenchement du feu. Ils ne sont arrivés que presque, une heure après», déclare un habitant de l'immeuble 13. Le feu, alimenté par un nombre considérable de matelas, s'est rapidement propagé et embrasé l'ensemble du magasin, atteignant les fenêtres des trois premiers étages, provoquant ainsi un véritable incendie. Les trois victimes étaient toutes issues de la région des Doukkala. «Cela fait quelques mois qu'ils sont ici. Ils sont venus chercher un travail et Khalid, le propriétaire du magasin leur a offert le travail de tapissiers». Mais que faisaient les trois jeunes hommes, victimes de l'incendie de Hay Tacharouk, dans un magasin de tapisserie, à 4h du matin ? Les trois ouvriers dormaient dans un atelier de 12m2 situé au rez-de-chaussée de l' immeuble 13. Avant de quitter les lieux, le propriétaire fermait à clé la boutique de peur que ces trois jeunes hommes ne lui subtilisent les matériaux. Ils font partie de ces nombreuses personnes qui, par manque de moyens prennent le risque d'habiter le lieu de leur travail; dans des garages ou de minuscules petites boutiques qui ne remplissent pas souvent, toutes les obligations de sécurité. Les autorités de la wilaya ainsi que le parquet général ont ordonné l'ouverture d'une enquête administrative et judiciaire sur ce sinistre. Rappelant que cet incendie intervient à quelques heures seulement du terrible cauchemar qu'à connu la ville de Casablanca, samedi dernier ayant causé la mort de 54 employés dans une usine de matelas où travaillaient samedi matin une centaine d'ouvriers. «Nous avons pu constater dans notre intervention le manque total de mesures et moyens de sécurité qui sont censés être mis en place par l'exploitant», a affirmé dimanche le commandant régional de la protection civile du Grand Casablanca Moustapha Taouil, sur la radio marocaine Medi1. «En même temps, le mode d'exploitation, qui a fait en sorte à ce qu'illégalement l'exploitant enferment les gens à l'intérieur des ateliers pour, soi-disant, éviter le détournement des matières premières», a-t-il ajouté. En plus des 55 morts de cet incendie, on compte 17 blessés graves. L'opération d'identification des victimes se poursuit avec le concours des membres des familles et des services médicaux et de sécurité spécialisé sous la supervision directe du parquet général. La police scientifique s'attelle à identifier les autres corps. A la suite de cet incendie tragique, SM le Roi Mohammed VI a donné Ses Hautes Instructions aux autorités centrales et locales pour prendre toutes les mesures nécessaires pour secourir les victimes et consoler leurs familles, tout en mobilisant l'ensemble des moyens des hôpitaux qui disposent de services spécialisés dans le traitement des brûlés, y compris le CHU Ibn Rochd et l'Hôpital militaire Mohammed V de Rabat, afin de prodiguer les soins aux blessés dans les meilleures conditions. Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, qui s'était rendu, samedi, sur les lieux du sinistre, avait indiqué qu'une enquête «approfondie» sera ouverte sur les causes de cet incendie. Pour sa part, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, a fait savoir qu'il a été décidé de former une commission ministérielle pour le suivi de cette affaire et de mener une enquête administrative urgente.