Greg Rusedski, n° 2 du tennis britannique et contrôlé positif à la nandrolone, un stéroïde anabolisant, rend l'ATP responsable des cas de dopage, nombreux mais non dévoilés, dans les milieux tennistiques internationaux. Le dopage se mondialise. Et c'est le moins que l'on puisse dire. Ce fléau touche de plus en plus de pays et de disciplines sportives. Il n'y a pas que les athlètes, cyclistes ou footballeurs qui se dopent. Le tennis vient s'ajouter à la liste. L'affaire du tennisman britannique, Greg Rusedski, contrôlé positif en fin de semaine dernière à la nandrolone, une substance chimique interdite, a ainsi dévoilé les dessous d'une pratique apparemment très répandue dans le milieu tennistique international. Le n° 2 du tennis britannique, qui a subi des tests en juillet dernier alors qu'il participait au tournoi d'Indianapolis, se défend de cette accusation. Clamant son innocence, le joueur a déclaré qu'il était devenu le bouc-émissaire de ce qui « était l'un des plus grands scandales du monde du sport ». Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, le Britannique a estimé que 43 joueurs de tennis parmi les 120 meilleurs mondiaux ont été pris avec ce stéroïde anabolisant. L'ATP est ainsi directement montrée du doigt. L'association des tennismen professionnels serait ainsi au courant de plusieurs cas de dopage. «Entre août 2002 et mai 2003 quelque chose d'étrange s'est produit. Au moins 43 échantillons prélevés parmi les meilleurs joueurs de l'ATP contenaient des taux élevés de nandrolone», a expliqué Greg Rusedski. «Mais ce qui est intéressant à propos de ces échantillons n'est pas seulement leur nombre mais le fait qu'ils affichent tous la même, et unique, analyse d'empreintes digitales », a relevé le joueur de 30 ans. Et d'ajouter : «Ce type d'empreintes n'a été trouvé dans aucun autre sport. Cela prouve que les tests positifs ont tous la même source». Avouant avoir été contrôlé positif à la substance anabolisante, Greg Rusedski a évoqué pour sa défense plusieurs traitements qu'ils avaient pris au long de sa carrière. «Quand j'ai su que j'étais positif, je suis tombé des nues, a-t-il expliqué. Je savais que je n'avais rien pris qui pouvait être contrôlé positif. J'ai gardé les informations à propos des vitamines et des suppléments que j'ai toujours pris dans toute ma carrière. Il est très clair que dans mon cas quelque chose ne va pas». Il a également indiqué que les 42 autres cas positifs sont innocents. «Je suis certain qu'ils sont tous innocents», a-t-il affirmé. Il a néanmoins indiqué que s'il était sanctionné, les autres joueurs contrôlés positifs devraient l'être également. A signaler que son audience devant l'Agence mondiale antidopage (AMA) est prévue le 9 février à Montréal. Par ailleurs, le cas Rusedski constitue une autre gifle pour le sport britannique. Elle fait en effet suite à la condamnation en décembre du joueur de football de Manchester United, champion d'Angleterre en titre, Rio Ferdinand à huit mois de suspension pour avoir refusé un contrôle inopiné. En août dernier, le sprinteur britannique Dwain Chambers, co-détenteur du record d'Europe du 100 m (9.87), a également été contrôlé positif en août dernier à la THG (tétrahydrogestrinone), un stéroïde anabolisant de synthèse décelable depuis peu. Chambers risque deux ans de suspension.