Sous l'effet de l'alcool, une prise de bec a eu lieu, dans un quartier de Fès, entre deux amis, Abderrahim et Abdellah et finit par la mort du second et l'arrestation du premier. Abderrahim n'est qu'à son vingt-cinquième printemps. Et pourtant, son casier judiciaire n'est plus vierge depuis six ans. Issu d'une famille pauvre demeurant dans un quartier populaire de la capitale spirituelle, il n'a passé que trois ans aux bancs de l'école. Aussitôt, la mauvaise fréquentation a commencé à entacher son parcours. Au fil du temps, il s'est retrouvé esclave de tous les maux : la délinquance, les cigarettes, l'alcool et la drogue. Il agressait ses victimes en les menaçant d'armes blanches.Des comportements qui lui avaient coûté plusieurs mois de prison ferme. Bref, il ne quittait les cellules de la prison que pour y retourner quelques mois plus tard. Comme si elle est devenue son deuxième logis après le foyer paternel. En fait, tout le monde évitait Abderrahim. À l'exception de ses amis de la rue, personne n'osait s'approcher de lui ou lui adresser la parole. Sans pitié, cruel et très violent surtout quand il est sous l'effet de la drogue et de l'alcool, il n'hésitait pas de blesser quiconque pour la moindre raison. Le vendredi 1er février. Comme à l'accoutumée, Abderrahim s'est réveillé vers l'après-midi. Passant la nuit à se soûler et à se droguer avec ses amis, il ne rejoignait son lit qu'après l'aube. C'était l'emploi du temps de tous ses journées. Après avoir déjeuner, il a ouvert un «trois-quart» de vin rouge qui n'a pas été consommé la veille et a commencé à se soûler. Après la tombée de la nuit, il est sorti pour chercher ses amis. Il les a rencontrés. Ils étaient quatre. Dans un coin de la rue, ils ont commencé à s'enivrer. Vers 2 h du matin du samedi 2 février, chacun d'eux est rentré chez lui. Sauf Abderrahim. Il s'est lancé à la recherche d'un ami avec lequel il devait continuer à picoler. Vers 3 h 30, il a rencontré Abdellah, âgé de vingt-sept ans, célibataire et sans profession. Tous les deux ont commencé à se soûler. Tout d'un coup, Abderrahim s'est souvenu : « Ah ! je t'ai prêté, il y a plus d'un mois, cent dirhams…». Abdellah a fait semblant n'avoir rien compris. «Quand ? Tu ne m'as jamais rien prêté…», lui a-t-il répondu sur un ton sérieux. Au fil de la conversation, Abdellah n'a pas pu retenir ses nerfs et a poussé violemment Abderrahim. Hors de lui, ce dernier a sorti un couteau qu'il portait toujours sur lui. Il s'est avancé vers son ami. Il lui a donné un premier coup au niveau de la tête, puis un deuxième au niveau de la poitrine et un troisième au niveau du cou. Abdellah s'est effondré. Sous l'effet de l'alcool, Abderrahim a continué à le poignarder surtout au niveau du visage. Il ne s'est arrêté qu'une fois lui avoir défiguré complètement le visage. Avec les premières lueurs du matin, Abdellah a été découvert corps sans âme. Qui était en sa compagnie ? C'est la question que les éléments de la police judiciaire de Fès, soutenus par leurs collègues du troisième district de la même ville ont posée. Les noctambules qui avaient assisté à la bagarre ont avancé le nom d'Abderrahim. Ce dernier a été arrêté, le même jour, chez lui alors qu'il plongeait dans un profond sommeil comme si rien ne s'est passé.