Les habitants de la rue Mostapha El Maâni ont été secoués à 3h30 du matin du mercredi 2 avril, par un bruit détonnant tel un tremblement de terre. C'est l'immeuble sis au numéro 240 qui venait de s'effondrer, faisant un blessé et plusieurs pertes matérielles. Une seule victime, Abdelkader Bentachfine, propriétaire depuis plus de 50 ans de l'immeuble effondré, 80 ans et non-voyant, transporté d'urgence au CHU d'Ibn Rochd avec une jambe cassée. Les locataires du bâtiment sont une agence Attijariwafa Bank, deux avocats, maîtres Brio et Khalid Belaïmar ainsi que le dentiste M'hamed Sdira. «Cela fait 30 ans que j'occupe ce bâtiment. Il date de la période du protectorat et pourtant, jamais nous n'avons senti qu'il y avait un quelconque danger ou que le bâtiment menaçait ruine. C'était du vrai béton. Récemment, on avait commencé à creuser à côté pour jeter la base d'un nouvel immeuble et c'est alors que nous avons remarqué l'apparition de plusieurs fissures sur les murs. Nous avons alerté les gens qui s'occupaient du chantier, mais rien n'a été fait», déclare maître Brio, qui affiche son inquiétude quant au risque de perdre des centaines de dossiers de ses clients. «Nous sommes obligés de veiller personnellement sur la protection et la récupération urgente des dossiers de nos clients. Ce sont des chèques, des requêtes d'appel…» C'est le cas aussi de maître Khalid Belaïmar. Alertés, certains clients de la banque ont laissé apparaître leur inquiétude. «Heureusement que tout est informatisé», se rassure un jeune client. Le concierge, un sexagénaire de l'immeuble d'en face rapporte : «J'ai entendu un bruit assourdissant. J'étais presque sûr que c'était un tremblement de terre. Et lorsque j'ai entendu la signal d'alarme de la banque, je me suis dis que ça ne peut être que des voleurs». Une voisine qui occupe un magasin de prêt-à-porter pour enfants ajoute : «Depuis que les propriétaires d'à côté avaient commencé leurs travaux de construction, nous avons commencé à sentir des vibrations. Je ne suis pas architecte mais je sais qu'il y a des règles de base à respecter». Une enquête a été ouverte pour déterminer les véritables raisons qui ont été derrière l'effondrement de cet immeuble.