Le fondateur et l'organisateur du Marathon des sables dévoile à ALM les secrets du marathon à l'occasion de la 23ème édition qui se tiendra du 28 mars au 7 avril 2008. ALM : Que représente pour vous le Marathon des sables après 22 éditions en tant qu'organisateur et fondateur? Patrick Bauer : C'est une chance incroyable d'avoir un métier passionnant qui me permet de voyager plusieurs fois dans l'année dans un pays que j'aime tant et de rencontrer des gens formidables et motivés. Le Marathon des sables est un succès, c'est une épreuve qui fait rêver et qui permet de partir à la conquête de soi-même. C'est un voyage physique hors du temps et un vrai voyage intérieur qui vous rappelle les valeurs essentielles. C'est aussi un formidable vecteur de communication et une reconnaissance officielle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui parraine l'événement depuis 13 ans et je suis très fier de cet honneur. Pouvez-vous nous donner une définition de la compétition et nous dire quelles sont les conditions d'admission ? Le Marathon des sables est une course par étapes d'environ 230 km qui se court en milieu désertique, en autosuffisance alimentaire avec l'obligation de porter son équipement (nourriture et matériel obligatoires). L'épreuve est ouverte aux hommes et aux femmes de plus de 18 ans titulaires d'un certificat d'aptitude à l'épreuve et d'un électrocardiogramme avec son tracé. Le tarif d'inscription varie selon les pays en fonction des trajets par avion. Quelles sont les nouveautés et les surprises de l'édition 2008? Le parcours est différent chaque année et n'est dévoilé que le jour d'arrivée des concurrents. On peut déjà annoncer que l'édition 2008 sera la plus longue jamais courue, avec un nombre record de participants puisqu'il y aura plus de 800 engagés issus de près de 35 pays à travers le monde. Quant aux surprises, elles viendront essentiellement des terrains traversés et de quelques animations. Lors du 22ème Marathon des sables, la présence de Hicham El Guerrouj a ravi tant les coureurs que les organisateurs. L'hommage rendu à Lahcen Ahansal a été des plus chaleureux. Un autre grand champion marocain du demi-fond devrait être présent cette année. Le nom des frères Ahansal est désormais associé au Marathon des sables, qu'en pensez-vous ? Le Marathon des sables est fier d'avoir vu surgir un champion exceptionnel comme Lahcen Ahansal. En remportant l'épreuve à 10 reprises, il est entré dans la légende du sport de grand fond. La confrontation sportive qui l'a opposé à son frère Mohammad a toujours été un exemple de ce que devrait être la rivalité sportive, basée sur le respect et la fraternité. On retrouve là l'état d'esprit qui anime l'ensemble des concurrents. Tous se vouent un respect mutuel évident, car chaque coureur est conscient des difficultés partagées par l'autre. Ce respect est symbolisé par l'accueil réservé au dernier concurrent lors de la grande étape (80 km). Aujourd'hui de nouveaux coureurs émergent du peloton et la concurrence est vive ; il faut donc s'attendre à ce que de nouveaux noms s'inscrivent au palmarès de l'épreuve. Ceci dit, le nom des frères Ahansal restera associé à celui du Marathon des sables . Concernant le volet humanitaire lié au Marathon des sables, quels sont vos projets et notamment le projet d'orphelinat à Ouarzazate ? Un projet d'envergure a vu le jour l'an passé dans le petit village de Jdaid non loin de Taouz. Il s'agit d'un groupe de bâtiments comprenant un atelier d'artisanat où les femmes peuvent travailler, une crèche pour les bébés et une garderie pour les enfants non encore scolarisés. Un bloc sanitaire avec douches et toilettes ainsi qu'une salle de réunion complètent l'ouvrage. Cette année, un dispensaire, une cuisine et un salon vont être construits. Cela permettra de recevoir des touristes dans le cadre d'un accord avec des agences de voyages et de leur proposer divers produits fabriqués à Jdaid tout en leur servant un petit repas. En ce qui concerne le projet de Ouarzazate, nous organisons actuellement les accords nécessaires à la réalisation d'un orphelinat avec les différents partenaires institutionnels et privés.