Les six mis en cause dans la mort de l'enfant Othmane Ezari, décédé dans la démolition de sa maison dans la commune de Dar Bouazza, ont été déférés hier devant le parquet de Casablanca. L'affaire du drame de Dar Bouazza qui a coûté la vie le 11 janvier courant à l'enfant Othmane Ezari a été portée, hier mardi, devant le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca. 6 inculpés ont été présentés, hier matin, devant la justice. Il s'agit d'un mokadem, un cheïkh et de quatre éléments des Forces auxiliaires. Ces derniers ont comparu en état d'arrestation. La famille de la victime, Ezari de son nom, a assisté à l'ouverture du procès. Contacté hier par ALM, le père de l'enfant, Hassan Ezari, a déploré l'absence du caïd de la région dans cette première audience. Selon les propos du père, c'est le caïd qui aurait donné l'ordre de démolition de la maison sans avoir informé la famille Ezari. S'estimant victime d'un « chantage à l'argent », le père de la victime revendique une enquête judiciaire pour élucider les circonstances du drame. L'avocat de la famille Ezari, Guisser Boussaïd, s'est dit optimiste quant à l'issue du procès, dans une déclaration à ALM. Pour rappel, la démolition de l'habitation, située au km 16, route d'El Jadida, avait entraîné la mort d'un jeune garçon, Othmane Ezari, âgé de 11 ans. La victime était en compagnie de ses parents, de sa sœur et du fils de celle-ci, au moment du déroulement de cette opération. Othmane était dans les escaliers lorsque la poutre de la dalle du premier étage s'est effondrée le tuant sur le coup. «La tragédie est survenue, suite à l'intervention de trois moquadems, un cheikh et deux éléments des Forces auxiliaires qui sont entrés de force pour démolir la maison. Les propriétaires de l'habitation concernée avaient affirmé ne pas avoir été informés de l'arrivée desdits représentants des autorités pour effectuer cette opération». C'est ce qui explique la présence de la famille à l'intérieur de la maison, au moment de l'opération de démolition. De même source, les autorités locales auraient proposé la somme de 300.000 dirhams pour passer cette affaire sous silence. La mère de la victime devait ainsi accepter cette sorte «de compensation» pour que la famille ne dépose pas plainte. Or, cette offre qui devait calmer les esprits les a, en fait, envenimés. Plus que cela, cet incident déplorable a suscité la colère de tous les habitants du quartier qui ont tous condamné cet acte «irresponsable». Emportées par la fureur,10.000 à 12.000 personnes sont sorties, le même jour, dans la rue pour exprimer leur émoi et leur refus de ce drame. Les manifestants ont bloqué la route principale d'El Jadida en signe de protestation. Ces manifestants ont réclamé que les autorités supérieures soient informées et qu'elles se déplacent au lieu du drame pour mener leur enquête et venir en aide à cette famille.