L'ambassadeur du Maroc en Espagne, Omar Azziman, a regagné hier son poste à Madrid, après la brouille diplomatique entre les deux Royaumes. L'ambassadeur du Maroc en Espagne, Omar Azziman, est retourné hier à son poste à Madrid. Un communiqué, rendu public lundi dernier par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, avait annoncé cette décision qui signe la normalisation des relations entre les deux pays. Le retour «immédiat» de l'ambassadeur du Maroc à Madrid fait suite à la visite effectuée jeudi dernier à Rabat par le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Lors de cette visite, le chef de la diplomatie espagnole a remis à son homologue Taïeb Fassi Fihri une lettre adressée par le chef du gouvernement socialiste, José Luis Zapatero, à SM le Roi Mohammed VI. Madrid a voulu marquer, à travers cette initiative, un geste d'apaisement en direction du Maroc, après la brouille diplomatique survenue les 5 et 6 novembre 2007, en raison de la visite controversée du Roi Juan Carlos dans les villes marocaines occupées de Sebta et Melillia. L'initiative espagnole est intervenue dans la foulée d'une série d'appels à la normalisation, lancés par les responsables de l'actuel exécutif espagnol. Le chef de la diplomatie espagnole avait manifesté à plus d'une reprise le souhait de cette normalisation, qui passe nécessairement par le retour de l'ambassadeur marocain, rappelé à Rabat en début novembre en signe de protestation contre le voyage du souverain espagnol, à l'origine de la crise entre les deux pays. Pour rappel, de nombreuses manifestations populaires avaient été organisées spontanément dans l'ensemble du Royaume pour dénoncer la provocation. Le gouvernement marocain, autant que les députés de la Nation, avaient dénoncé vigoureusement ce voyage, en appelant à l'ouverture, dans un esprit de respect mutuel, du dialogue entre Rabat et Madrid sur le dossier des villes marocaines occupées. La «divergenc» entre Rabat et Madrid sur ce dossier «ne doit pas affecter l'ensemble des relations», avait estimé le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino Leon, dans une tentative d'apaisement. La réunion de la Haute commission mixte entre le Maroc et l'Espagne avait été annulée, suite au voyage du Roi Juan Carlos. Rabat, à l'origine de cette décision, a livré un message fort à l'adresse de l'Espagne, en attirant son attention sur le risque d'une détérioration généralisée des relations en raison du différend sur le dossier de Sebta et Melillia. L'Espagne est le deuxième partenaire économique du Maroc derrière la France. Elle compte capitaliser sur cet acquis pour renforcer davantage sa coopération avec le Royaume du Maroc, où ses intérêts sont légion. Le retour de l'ambassadeur du Maroc en Espagne vient remettre sur les rails la relation entre les deux Royaumes, laquelle passe pour un modèle dans la coopération entre les rives sud et nord de la Méditerranée. C'est le retour à une entente atypique entre les deux capitales, sur des dossiers aussi divers. Cette entente vient heureusement faire échec aux attentes de certaines parties hostiles au Maroc, sur le dossier notamment du Sahara. A ce sujet, il y a lieu de souligner que la position de l'Espagne est restée inchangée. L'Espagne a apporté un soutien ferme à l'initiative marocaine pour négocier un statut d'autonomie au Sahara, en la qualifiant de «bonne base de discussion». Avec la France et les Etats-Unis, entre autres pays influents, le voisin ibérique a salué les efforts du Maroc pour un règlement juste et définitif du conflit.