Gérant d'une salle de jeux située à Derb Lahjar, à Sidi Othmane, Casablanca, il a été tué par un client, repris de justice de surcroît à cause d'un téléphone cellulaire. Nous sommes à Derb Lahjar, préfecture de Ben Msik-Sidi Othmane, Casablanca. La salle de jeux qui s'y trouve était gérée par Jamal, son propriétaire. Ce dernier cherchait depuis belle lurette un jeune employé pour l'aider à prendre en charge la gestion du local pendant son absence. Et ce d'autant plus qu'il est souvent pris par d'autres préoccupations et ne peut se consacrer à plein temps à son commerce. Mais, pour céder son local à une autre personne, un jeune homme en l'occurrence, ce dernier doit faire preuve de sérieux, de fiabilité et jouir d'une bonne réputation. Où pouvait-il trouver cette personne? Non loin de son quartier. Et cet oiseau rare n'est autre qu'Ahmed. Un jeune de vingt-sept ans qui a abandonné très tôt les bancs de l'école pour gagner difficilement sa vie. Ainsi, encore adolescent il n'a jamais été influencé par ses pairs n'a jamais suivi les jeunes de son quartier populaire. Il n'a jamais touché aux cigarettes, ni aux boissons alcoolisées, encore moins aux comprimés psychotropes ou au haschich. Il n'a jamais goûté à aucune de ces drogues. Son comportement irréprochable et le respect dont tout le monde lui fait montre à Derb Lahjar ont encouragé Jamal à le recruter comme gérant pour sa salle de jeux. Du moins durant ses fréquentes absences. Le matin du samedi 8 décembre, Ahmed s'est chargé de l'ouverture et de l'entretien et de la salle de jeux. Son patron n'y est pas venu ce jour. D'autres occupations l'en ont empêché. D'habitude, la journée se passait pas sans problème. Les malentendus entre les joueurs du billard égrènent les journées de travail d'Ahmed et ce dernier était toujours obligé d'intervenir pour calmer les esprits. Il ne cessait pas non plus d'intervenir à chaque fois quand il voit un adolescent glisser une fausse pièce de monnaie pour s'offrir une partie de jeu gratis. Seulement, il n'a jamais imaginé qu'un jour il allait y laisser sa peau. Comment? Il était 22 h quand Redouane débarque dans la salle de jeux. Ce trafiquant de drogue notoire, âgé de trente-cinq ans et célibataire, avait déjà purgé, à trois reprises, des peines d'emprisonnement dont une de trois ans ferme. Alcoolique, il fréquentait quotidiennement les bars du centre-ville, une fois après avoir liquidé sa «marchandise», le haschich. Quand il est entré, ce samedi 8 décembre, à la salle de jeux, il a accroché sa jaquette à un clou planté dans le mur. Au début, il a commencé à jouer sans provoquer personne. Et ce, bien qu'il était déjà ivre. À un moment, Ahmed a demandé à tous les joueurs de partir. Il était temps de fermer la salle de jeux. À ce moment, Redouane a pris sa jaquette et s'est apprêté à quitter les lieux. Seulement, il a remarqué que son téléphone cellulaire avait disparu de sa poche. Qui l'a subtilisé ? Sans réfléchir, il a porté ses accusations sur le gérant de la salle, Ahmed. Hors de lui, ce dernier l'a assommé avec une canne de billard. Et Rédouane a disparu pour réapparaître quelques minutes plus tard avec un couteau à la main. Sans tarder, il a asséné un coup fatal à Ahmed. Plus tard, quand son patron lui a téléphoné, il ne répondait pas. Il avait déjà rendu l'âme. Redouane a été arrêté et traduit, lundi 10 décembre, devant la Cour d'appel de Casablanca.