A Marrakech, le FIFM a rendu hommage au cinéma nippon en décernant l'Etoile d'Or du Festival au réalisateur japonais Shinji Aoyama. Le FIFM a concocté un menu des plus éclectiques pour célébrer sa septième édition. À Marrakech, le cinéma nippon a été l'un des moments les plus forts de cette manifestation. Une cérémonie spéciale a été organisée, lundi soir, en hommage au réalisateur Shinji Aoyama. À cette occasion, Nour-Eddine Sail, vice-président de la fondation du FIFM, a déclaré que cet artiste japonais hors pair est un cinéaste exceptionnel possédant une qualité rare, celle d'avoir un regard, un vrai sur le monde. «Dans ses films, Aoyama nous livre une conception du monde qui nous aide à y trouver un sens. Le réalisateur japonais possède un style particulier celui de se tenir à distance de ce monde qu'il nous donne à voir », a-t-il ajouté, selon une information relayée par l'agence de presse MAP. Shinji Aoyama se distingue également par «ce recueillement profond face aux bruits de ce monde et par une foi paisible en l'humanité», a poursuivi M. Sail, également directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM). Shinji Aoyama qui a signé durant sa carrière 14 longs-métrages et écrit également les scénarios d'une dizaine d'autres, s'est dit heureux de participer à ce Festival, ajoutant qu'il n'a jamais imaginé que ses œuvres étaient connues au Maroc ni qu'elles allaient y être projetées. À cette occasion, M. Sail a remis à M. Aoyama l'Etoile d'Or du Festival en hommage à ses œuvres avant d'inviter l'assistance à regarder son dernier film, sorti cette année, « Sad Vaccation » (Regard triste). Par ailleurs, cette quatrième journée du Festival international du film de Marrakech (FIFM) a été marquée par la projection du premier long-métrage du réalisateur estonien Veiko Ounpuu, en lice pour le grand Prix du FIFM. Dans «Autumn Ball», le jeune cinéaste, âgé de 35 ans, décrit la vie monotone de six personnes habitant une interminable cité-dortoir de l'ère soviétique, en pleine grisaille de l'automne. Ces citadins, sans l'être, vivent en commun sans être ensemble. Au quotidien, ils cherchent à communiquer, à se rapprocher et à se débarrasser du béton qui les fige pour être humain ou le redevenir. Il s'agit d'une comédie noire où le cinéaste traite de la solitude et du désespoir, de l'horizon doublement limité tout en laissant place dans cette énorme cage, dont les éléments sont constitués par les grands et hauts blocs de béton, à l'espérance et à une vie autre, meilleure. Ce film de120m a déjà remporté le grand Prix, section Horizons, du dernier Festival de Venise. C'est le 5ème film en compétition pour le grand Prix du FIFM à être projeté depuis l'ouverture, vendredi, de cette manifestation. Il a été suivi dans la journée par « L'Envers du Miroir », premier long-métrage de la réalisatrice algérienne Nadia Cherabi. Rappelons que quatorze longs-métrages sont en compétition pour le grand Prix «Etoile d'Or» et les Prix du jury et des meilleures interprétations masculine et féminine de cette 7ème édition du FIFM, organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, et dont la cloture est programmée pour le 17 décembre.