Le Maroc a besoin de plus de flux financiers et d'une plus grande ouverture du marché européen à ses produits, surtout agricoles, afin de réaliser son programme 2007-2010. L'accord d'association entre le Maroc et l'Union européenne «a renforcé nos relations avec l'UE qui nous accompagne dans nos grandes réformes sociétales, économiques et politiques», a précisé Fathallah Oualalou, ancien ministre des Finances et de la Privatisation dans un entretien publié dans la dernière livraison du mensuel du Monde arabe et de la francophonie, Arabies. «Le Maroc souhaite la mise en place d'une politique de solidarité d'intérêt dans le domaine industriel et dans ceux de la reconversion de l'agriculture, de l'offshoring et de la gestion commune de l'émigration», a-t-il ajouté. Evoquant la question de l'émigration, M.Oualalou, qui a plaidé pour «une approche positive» de ce phénomène, a relevé que l'émigration contribue à «l'enrichissement de l'Europe, à sa croissance économique et à son épanouissement» et elle est «un relais de la modernisation sociale pour nos pays». «Nous devons rattacher notre réflexion sur ce phénomène au problème du développement», a-t-il dit, soulignant l'importance de chercher ensemble les moyens de limiter l'émigration illégale et d'organiser celle légale en vue de réduire l'asymétrie entre l'Europe et les pays sud-méditerranéens. Pour ce qui est de l'articulation entre le processus Euromed et la Politique européenne de voisinage (PEV), il a estimé que la PEV doit avoir «une valeur ajoutée en plus de celle du partenariat euro-méditerranéen» et doit également «tenir compte de tout ce qui s'est passé dans le monde depuis la fin des années 90 jusqu'à aujourd'hui, notamment au plan politique». M. Oualalou a, d'autre part, indiqué que «nous pourrions tous adhérer» à la proposition du président français Nicolas Sarkozy d'Union méditerranéenne (UM) si ce concept «apporte une valeur ajoutée », notamment «plus de flux financiers, un meilleur accompagnement de nos politiques industrielles, de reconversion agricole, de formation et de lutte contre la pauvreté».