Le sujet fait débat….depuis bien des années malheureusement. La tournée «française» de nos Lions n'a, malgré toute la satisfaction engendrée, pas réussi à répondre à la fameuse question: qui pour garder les cages de notre sélection ? Aux bourdes de Nadir au Stade de France ont succédé les hésitations de Jarmouni face au Sénégal; toujours sous les yeux de leur compère Bagui depuis le banc des remplaçants. On ne compte plus les échecs pour ne parler que des récents, que l'on peut amputer partiellement (évidemment) à la confrérie des gardiens qui chez nous malheuresement s'apparentent le plus souvent à celles des gaffeurs. Sans remonter à la «Azmi» (qui au passage reste le plus prompt au titre de digne successeur de la légende Zaki) lors du Mondial 1994 face aux saoudiens ou les célèbres boulettes du gardien au pyjama Benzekri quatre ans plus tard ; l'histoire récente de notre sélection regorge de faits de ce genre-là. Souvenez-vous de Fouhami en finale de la CAN 2004 ou encore Nadir à Rades un soir d'octobre 2005. Bref, le mal est profond, assurément. Rendez-vous compte que Zaki lui-même, sûrement le Marocain le plus apte à désigner le gardien idéal pour notre Onze, a eu beaucoup de mal à se décider, faisant confiance ainsi tout à tour à Bagui, Jarmouni, Fouhami, Sinouh puis Nadir. Tout ceci juste en l'espace de trois ans. Quand on connaît la sensibilité du poste et le critère déterminant de la stabilité, ça pousse à réfléchir… Zaki parti, Fakhir a intronisé à la veille de la CAN 2006 son poulain Jarmouni. Une expérience africaine en club conséquente (2 Coupes d'Afrique gagnées SVP), un vécu en sélection non négligeable; autant d'éléments qui ont mis en confiance le militaire. On ne serait pas loin de la vérité si on affirmait qu'il fut le meilleur des 23 en Egypte malgré un jeu aux pieds qui laisse désespérément à désirer. Il a depuis marqué le pas, multipliant les bourdes et autres hésitations. Ses dernières sorties ont même laissé apparaître une fragilité surprenante qui le pousse à des excès de colère inquiétants. Dernier exemple en date : le pathétique geste envers son pauvre coéquipier Shihab, coupable d'avoir inscrit un but contre son camp en finale de Coupe du Trône. Geste inadmissible venant d'un sportif de haut niveau. Plus calme mais pas réellement plus rassurant, Nadir a pour le moment la confiance (limitée ?) de Michel. Le Wydadi possède des réflexes sûrs mais son manque de compétition actuel risque éventuellement de lui être fatal au moment de la décision. Bagui? Juste un suppléant dans la tête du coach. Chadli ? Pas dans les petits papiers du sélectionneur. Fouhami ? Possible, beaucoup d'expérience et un vécu en grande compétition (CAN 2000 avec… Michel et CAN 2004). Mais c'est juste faire du neuf avec du vieux me direz-vous ? Oui, pas le choix. Point de relève à l'horizon. L'école du MAS nous a sorti deux bons éléments: Fagrouch ou l'olympique Bourkadi. Bons mais encore tendres pour le haut niveau. Kouha ? Porté disparu… Restent les solutions «européennes» malgré leurs difficultés évidentes d'adaptation aux joutes africaines. Après l'expérience du «Néerlandais» Sinouh, la piste la plus probable est le «Danois» Karim Zaza ; un nom qui revient depuis des années. Souvent évoqué donc mais jamais convoqué. Bref, pas facile de s'y retrouver mais il va bien falloir se décider. Le temps presse. Accra c'est dans moins de deux mois…