Michel revient sur ses terres. Ce n'est pas la première fois, et pas uniquement avec le Maroc. Eté 2005, toute la France fête le retour du Messie. Pas Michel, mais Zidane. Le virtuose, qui avait annoncé d'arrêter sa carrière avec les Bleus au lendemain d'un Euro 2004 décevant revient sur sa décision. La France, en difficulté dans son groupe d'éliminatoires pour le Mondial 2006, retient son souffle : le «maître» vient donner un coup de main. La suite on la connaît, la France se qualifie et parvient jusqu'en finale. Zidane au crépuscule de sa carrière est au sommet de son art. Le célèbre coup de tête à Materazzi n'y changera rien, c'est toute une nation qui désormais l'adule. Ce soir là donc à Montpellier, se joue un match amical de reprise. La France fête son héros et accueille un des cinq mondialistes africains: la Côte d'Ivoire de Drogba et de….Michel. Ce retour au pays, vous l'avez compris, passe inaperçu. Pourtant Michel reste un grand nom du football français. En tant que joueur, en tant que sélectionneur, mais aussi en tant qu'ambassadeur du football français à l'étranger. Quel entraîneur français peut se targuer d'avoir participé à quatre Coupes du monde ? La France en 86, le Cameroun en 94, le Maroc en 98 et enfin la Côte d'Ivoire au dernier Mondial. Toutes ces sélections ont été dirigées par Michel avec des fortunes diverses il est vrai. Peu importe partout sur la planète foot le nom est connu et respecté. Lors de son premier passage à la tête du Maroc, notre sélection avait affronté à deux reprises l'équipe de France. Une première fois au Tournoi Hassan II avec un nul 2-2. Ultime tour de chauffe avant un Mondial 98 qui verra l'apothéose française, mais aussi consacrera une vaillante équipe du Maroc qui sans franchir le cap du second tour aura forcé le respect par ce jeu tout en technique et en mouvement. C'est « la patte Michel ». Le Nantais se refait un nom auprès de ses compatriotes. Il revient en France une seconde fois en amical à Marseille en 1999. Les Bleus étreignent leur titre de champions du monde; le Maroc est redevenu un grand d'Afrique. Un match plaisant pour une défaite minimale 0-1. Depuis, la CAN 2000 est passée par là et avec elle la démission de Michel, incapable de justifier cette élimination dès le premier tour. Son successeur Kasperczak ayant lui aussi l'occasion de se frotter aux Bleus mais pour un résultat tout autre : humiliation 1-5 à Casablanca (sic). Ce soir, la France accueille une nouvelle fois Michel. Pas de Zidane pour lui voler la vedette cette fois-ci. Il est revenu à la tête des Lions de l'Atlas pour un nouveau défi d'un autre genre aussi. En 1995, Michel le rappelle souvent (et il a raison) il n'y avait plus de sélection si ce n'est Naybet et Hadji. C'était Michel «le bâtisseur». Cette fois-ci, Zaki a déjà fait le boulot. Il a réuni la majorité des hommes que Michel a désormais sous la main. Tout le Maroc attend maintenant Michel «le commandeur».