Six ans après la mort tragique de la Princesse Diana et de son compagnon Dodi Al-Fayed, l'affaire est de nouveau relancée. Mort accidentelle ou préméditée, telle est la question à laquelle les enquêteurs devront désormais répondre, afin de couper court à une marée de rumeurs qui n'ont cessé depuis. Accident de voiture à cause d'un chauffeur en état d'ébriété, ou mort programmée d'avance et voulue ? Telle est l'éternelle question qui n'a cessé, depuis déjà six ans de tarauder l'esprit de l'opinion publique aussi bien britannique qu'internationale depuis la tragédie qui avait coûté la vie, en 1997 à Paris, à la Princesse Diana et à son compagnon Dodi Al-Fayed et sur laquelle les enquêteurs devront, de nouveau, trancher… début 2005. L'enquête a été ajournée en raison de la complexité de l'affaire. « J'ai conscience qu'il existe des hypothèses selon lesquelles (sa mort) n'a pas résulté d'un accident de la circulation triste, mais relativement simple survenu à Paris", a déclaré le magistrat Michael Burgess au cours d'une audience. Le magistrat a justifié l'ajournement par la nécessité d'attendre la clôture de toutes les procédures judiciaires en France avant de consulter le dossier de 6.000 pages établi par la justice française. Une deuxième enquête, sur la mort de Dodi, a été ouverte dans l'après-midi à Reigate, dans le Surrey (sud de l'Angleterre), où il est enterré sur une des propriétés de son père Mohamed Al-Fayed. « C'est ce que nous attendions. Je me bats depuis six ans mais j'entrevois que justice et lumière soient faites », a déclaré le père de Dodi. Mais qu'est-ce qui a bien pu provoquer cette nouvelle tournure dans une affaire qui fait toujours vendre du papier ? Une Une dans un journal britannique, et non des moindres, aura suffi pour que l'enquête sur les véritables raisons de cette mort soient rouverte. Les ventes du Daily Mirror ont en effet dû exploser mardi 6 janvier. Le tabloïd britannique a fait sensation en révélant que « le Prince Charles est la personne que la princesse Diana a accusé dans une lettre de vouloir l'assassiner ». Une lettre confiée par Paul Burrell, le valet de pied de Diana, au tabloïd. Ce dernier, qui avait déjà publié cette lettre l'an dernier, avec le nom de Charles masqué, s'est enfin décidé à vendre la mèche. « Il s'agit de la phase de ma vie la plus dangereuse, mon mari projette que j'aie un accident de voiture, une panne de freins et une blessure grave à la tête qui lui laisseraient la voie libre pour se marier… ». C'est ainsi que Diana se serait confiée dans cette lettre, en octobre 1996, dix mois avant sa mort dans le tunnel de l'Alma. Paul Burrell qui a donné au Mirror accès à la lettre dans le cadre d'une série consacrée à son livre, a réagi avec colère à l'identification du prince. « Je n'en suis pas très heureux. Et mon intention avait toujours été de ne jamais publier ce nom », a-t-il déclaré à la presse, évitant ainsi de pointer un doigt accusateur en direction de l'héritier du trône des Windsor. Même si, dans le fond, rien ou presque n'a changé, ce nouvel élément n'en aura pas rouvert des plaies qui ont toujours du mal à cicatriser, nourries en cela par le poids de la rumeur dans une société comme celle de la Grande-Bretagne et à laquelle les tabloïds, qui sont légion dans le pays du Big-Ben. D'autant que plusieurs éléments renforcent la thèse d'une mort inhabituelle, notamment la mention dans le rapport officiel, qu'aucune des 10 caméras filmant la circulation n'ait fonctionné, ni même un radar installé à l'entrée du tunnel (alors qu'un automobiliste avait été "flashé" 15 minutes auparavant). De même, le retrait anormal dans le dossier d'instruction des éléments concernant l'existence d'une Fiat Uno et d'une moto qui poursuivaient la Mercedes avant l'accident . Un porte-parole du Prince s'est refusé à tout commentaire dans un contexte de fortes rumeurs à caractère sexuel au sujet de Charles. Le biographe de la famille royale a déclaré pour sa part, que l'excès même d'une telle affirmation en réduisait la crédibilité. « Cela réduit le tout au domaine des querelles d'ex-conjoints », a-t-il ajouté. Michael Burgess s'est montré déterminé à ne pas s'en laisser conter. « Je dois séparer les faits de la fiction et des hypothèses », a-t-il ajouté. «Les hypothèses et les conjectures ne constituent pas des preuves, quelles que soient la fréquence et la conviction avec lesquelles on puisse les publier, les diffuser ou les répéter. » Quant à l'hypothèse de maternité de Diana au moment de sa mort, le 21 décembre, l'hebdomadaire dominical «Independent on Sunday», l'avait affirmé en citant un haut responsable anonyme de la police française. « Je peux vous dire qu'elle était enceinte ». Selon le journal, il avait accès à tous les documents relatifs à cette affaire et notamment des rapports médicaux qui n'ont jamais été rendus publics par les enquêteurs français. John Burton, ancien « coroner » chargé des affaires judiciaires de la famille royale ayant assisté à l'autopsie de la Princesse, affirme tout le contraire. De quoi nourrir davantage les rumeurs, un état de grossesse étant un élément qui renforcerait la thèse du meurtre. Quoi qu'il en soit, une chose est désormais sûre. L'accident, qui aurait entraîné la mort de la plus populaire des princesses de tous les temps, n'est pas qu'un simple fait divers…