Ce jeudi à Shangai, Richard Gasquet affrontera David Ferrer pour une place en demi-finales du Masters. Gasquet sait qu'il faut prendre des risques. Vainqueur de Novak Djokovic en deux sets, Richard Gasquet jouera sa place en demi-finales du Masters ce jeudi face à David Ferrer, qui a empêché Rafael Nadal de devenir le premier qualifié pour le dernier carré, mardi à Shanghai. S'il restait le moindre doute, le N°1 français a confirmé qu'il avait bien sa place parmi les huit meilleurs de la saison après avoir copieusement dominé le troisième à l'échelle du mérite. Certes, Djokovic, de son propre aveu « cramé » après une saison aussi longue que belle, était loin de son meilleur niveau. «Repose-toi un peu mon ami», lui a même lancé Gasquet lors de la poignée de main, selon le Serbe, éliminé de la course aux demi-finales après cette deuxième déroute. Cela n'enlève cependant rien à la qualité du match de Gasquet. Souverain en début de match (4-1, double break), solide au milieu, et de nouveau dominant à la fin, Gasquet a battu son troisième joueur du Top 3 en dix occasions, après Roger Federer à Monte-Carlo en 2005 et Andy Roddick cette année à Wimbledon. Un succès qui lui permet désormais de viser les demi-finales («oui, j'y pense»). Mais attention aux possibles maux de tête ! Car, en battant Nadal (4-6, 6-4, 6-3), Ferrer a plongé le groupe or dans une situation potentiellement explosive avant la dernière journée de poule. Ainsi, la course aux deux premières places du groupe pourrait se décider au jeu-average, si jamais Nadal bat Djokovic en deux sets, hypothèse hautement envisageable au vu du délabrement physique du Serbe, et Gasquet s'impose face à Ferrer en trois manches. Dans ce cas, l'égalité entre les trois prétendants serait parfaite et l'un deux serait écarté des demi-finales avec pourtant deux victoires en trois matches au compteur. Mais avant d'en arriver à cette extrémité, il faudra déjà que Gasquet s'impose face à Ferrer ce qui n'est pas une mince affaire, l'Espagnol marche sur l'eau depuis sa demi-finale à l'US Open. Vainqueur à New York de Nadal en huitièmes de finale, Ferrer a puisé dans ce parcours la confiance qui manquait à son jeu très solide. Mardi, il l'a emporté à l'usure, au physique, ce qui constitue un réel exploit tant on connaît la résistance dans ce domaine du Majorquin. Mais celui-ci semble payer, comme souvent en fin d'année, les efforts fournis tout au long de la saison. «J'étais fatigué et ça ne pardonne pas contre lui, a confirmé Nadal. C'est une mobylette qui court partout. Il est vraiment pénible à jouer, il ne fait pas de faute. Il n'est pas très impressionnant, mais il te fait mal jouer». Il faudra un grand Gasquet donc, animé des meilleures intentions, pour y croire contre un Ferrer qui l'avait laminé 6-1, 6-2 en finale à Tokyo. Un Gasquet qu'on a vu face à Djokovic où il s'est montré agressif du début à la fin, ne refusant plus l'obstacle comme il y a encore peu. «Des fois je peux encore me crisper, reculer. Mais je sais qu'il faut que je prenne des risques. C'est comme ça que j'ai gagné le premier set contre Nadal, c'est comme ça que j'ai gagné contre Djokovic. C'est mon jeu et il n'y a aucune raison que je n'y arrive pas», a-t-il martelé. Cette volonté de jouer en avançant, d'entrer dans le court et de prendre la balle tôt constitue son meilleur allié pour déborder les tout meilleurs. «Je sais que je peux les battre et lorsque je sors les affronter sur le court j'y vais vraiment pour gagner», a souligné le Biterrois. • Jacques klopp (Afp)