Abderrahmane a été condamné, récemment, à Casablanca, à la perpétuité, pour avoir torturé et assassiné sa concubine. Donnant l'air d'un homme sage, Abderrahmane est rentré à la salle d'audience de la chambre criminelle de première instance, près la Cour d'appel de Casablanca. Barbu, il portait une djellaba blanche et des babouches jaunes. Né en 1960 à Casablanca, Abderrahmane a passé huit ans sur les bancs des écoles avant de les quitter définitivement. Il a trouvé sa voie dans le trafic de drogue. Il n'était qu'à son seizième printemps quand il a été incarcéré pour la première fois. Relâché, puis, remis en prison à plusieurs reprises, il a été derrière les barreaux une vingtaine d'années. Il a rejoint les rangs de la Marine Royale, et ensuite l'armée avant d'être renvoyé en raison de ses mauvais comportements, pour se retrouver encore une fois dans l'univers du trafic de drogue. 2006, il venait d'être relâché de prison après avoir purgé 18 mois ferme, lorsqu'il a rencontré Fatiha à Hay Mohammadi. Cette femme de 36 ans, mère d'une fillette, n'avait pas de domicile fixe. Abderrahmane lui a offert de vivre chez lui, au rez-de-chaussée d'une maison. Elle est devenue sa concubine. Arrêté encore une fois, Abderrahmane l'a laissée seule et elle a vendu tous ses meubles pour subvenir à ses besoins. De retour, Abderrahmane ne l'a pas trouvée. Quelques semaines plus tard, il l'a croisée dans un bus. Il lui a alors demandé si elle connaissait la personne qui a cambriolé sa maison. Elle s'est contentée de lui répondre qu'elle n'en avait pas la moindre idée. Mais, il ne l'a pas crue. Alors, il a décidé de se venger. Après s'être soûlé, il lui a reposé la même question et elle a gardé le silence. Il l'a torturée en brûlant plusieurs parties de son corps et l'a frappée à la tête à l'aide d'une chaise. Fatiha a perdu conscience et ne s'est plus réveillée. Abderrahmane a fait venir un médecin qui a constaté la mort suspecte et alerté la police. Le criminel a été appréhendé, puis condamné à passer le restant de ses jours en prison.