Des progrès considérables auraient été accomplis dans les négociations israélo-palestiniennes portant sur la préparation du Sommet d'Annapolis ( Maryland) prévu le 27 novembre. L'Autorité palestinienne aurait considérablement modifié ses exigences en raison des fermes engagements pris par le Premier ministre israélien Ehoud Olmert. Depuis l'annonce, le 16 juillet dernier, par le président américain de la tenue d'une Conférence de paix sur le Proche-Orient, négociateurs palestiniens et israéliens travaillaient d'arrache-pied à la rédaction d'une Déclaration conjointe qui sera présentée par les deux parties lors de l'ouverture du Sommet qui se tiendra à partir du 27 novembre à Annapolis ( Maryland). Les négociations, conduites du côté israélien par la ministre des Affaires étrangères Tsippi Livni et, du côté palestinien, par l'ancien Premier ministre Ahmed Qoreï, achoppaient sur le contenu exact de ladite Déclaration. L'Autorité palestinienne exigeait jusque-là que ce texte définisse les principes généraux du futur accord de paix, évoque les questions du tracé des frontières, du statut de Jérusalem et du retour des réfugiés, et fixe, en outre, un calendrier précis pour la création du futur Etat palestinien. A l'inverse, les Israéliens ne voulaient pas d'un document contraignant et entendaient se contenter d'une très vague déclaration de principe. Ces divergences de fond bloquaient la rédaction de cette Déclaration conjointe, en dépit des efforts déployés par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice pour rapprocher les positions des deux parties et trouver un compromis. Ses efforts se sont révélés finalement fructueux puisque l'on a appris, la semaine dernière, que les négociateurs palestiniens auraient révisé à la baisse leurs exigences. Ils se contenteraient désormais d'un texte rédigé par les Américains et cosigné par eux et les Israéliens. Ce texte reprendrait les principes énoncés dans la Feuille de Route élaborée par le Quartet international ( USA, ONU, Russie et Union européenne). Cet assouplissement serait la conséquence des déclarations faites, le 4 novembre 2 007, par le Premier ministre israélien Ehoud Olmert devant les participants au Forum Stratégique Saban réunis à Jérusalem, en présence de Condoleezza Rice, Tony Blair et du Premier ministre palestinien Salem Fayyed. Sans fixer de calendrier précis, Ehoud Olmert, Premier ministre israélien, a souhaité que «Israéliens et Palestiniens puissent parvenir à la signature d'un accord définitif avant le départ, en janvier 2 009, de George Bush de la Maison-Blanche». Ces déclarations apaisantes ont été saluées par Mahmoud Abbas comme «des signes encourageants». En conséquence, les négociateurs palestiniens auraient revu à la baisse leurs «exigences». Ils auraient notamment accepté que la Déclaration conjointe ne fasse pas référence à un calendrier précis. La presse locale estime que Israéliens et Palestiniens seraient tombés d'accord pour que le texte de cette déclaration «reprenne les principes, que les uns et les autres ont déjà acceptés, énoncés dans la Feuille de Route du Quartet international». Conseiller de Mahmoud Abbas, Rafik Husseini considère qu'il «s'agit d'une solution réaliste» et il s'est félicité de la réactivation de la Feuille de Route. Cette réactivation de la Feuille de Route du Quartet international pourrait avoir pour conséquence le renforcement de la position de Tony Blair, nommé en juin dernier envoyé spécial permanent du Quartet au Proche-Orient. L'ancien Premier ministre britannique prépare actuellement très activement l'ouverture de ses bureaux à Jérusalem-Est pour y installer son équipe chargée de préparer la mise sur pied des futures institutions de l'Etat palestinien. Le grand quotidien israélien Haaretz souligne que l'assouplissement des positions palestiniennes «ôte une sérieuse épine du pied à Ehoud Olmert. Cet assouplissement lui permettra d'éviter de faire adopter par son gouvernement la Déclaration conjointe». Une adoption qui aurait pu se heurter au veto des partis de droite appartenant à la coalition gouvernementale, le Shass et Israël Beïtenou.