Le sort de la population séquestrée à Tindouf interpelle et inquiète la communauté internationale. L'Algérie est appelée à respecter les recommandations du HCR dans la région. «Le Maroc, la communauté internationale et les donateurs ont une demande simple et justifiée : l'Algérie ne peut empêcher, indéfiniment, le HCR d'accomplir son mandat». En faisant cette déclaration devant la 3ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU, Lotfi Bouchaara, membre de la mission permanente du Maroc auprès de l'organisation, a tenu à mettre un point aux allégations algériennes selon lesquelles la situation humanitaire dans les camps de Tindouf est tributaire d'une solution politique au différend du Sahara. Or, souligne le diplomate marocain, à la MAP, «l'activité du HCR ne comporte aucun caractère politique, elle est humanitaire et sociale». Le responsable marocain a demandé que soit permis l'accès du HCR aux camps de Tindouf et que soit assurée la liberté de circulation de leur population. «On ne peut, en effet, légitimement concevoir une action efficace et surtout crédible aux bénéfices de réfugiés, si le HCR se voit refuser l'accès aux camps, ou si celui-ci se limite à une présence intermittente et parcellaire, au détriment des besoins d'assistance et de protection des réfugiés», a affirmé le responsable marocain. Par ailleurs, indique M. Bouchaara, «l'Assemblée générale a indiqué, à de nombreuses reprises, que le rapatriement librement consenti, ne peut être tributaire de l'application de solutions politiques». En outre et depuis 1975, le Maroc ne cesse de demander un recensement de la population de Tindouf sans que cela n'ait jamais pu avoir lieu. Et ce malgré les recommandations, on ne peut plus claire, en ce sens du HCR. Ainsi, le mandat du HCR doit être pleinement respecté comme le stipulent les traités et les conventions internationaux.Aussi, les populations séquestrées à Tindouf ne doivent-elles pas être «livrées à la merci des groupes armés, voir leurs droits bafoués, leur dignité piétinée, sans que le Haut commissariat aux réfugiés ne soit en mesure de dénoncer de telles pratiques, portant atteinte à la moralité universelle», affirme M. Bouchaara. D'où, souligne-t-il, «la nécessaire séparation des populations civiles des éléments armés qui doit être un principe cardinal de l'action du HCR». Ce qui ne peut être fait sans un réel recensement de la population des camps. Le principe de recensement figure, en effet, parmi les principes fondamentaux de toute action humanitaire sérieuse et crédible. Le diplomate marocain estime, en ce sens, «totalement insensé que, dans certains différends, en particulier dans ceux de longue durée, le HCR se voit toujours dénié le droit de recenser les populations de réfugiés». En outre, quatre ONG britanniques viennent de lancer un appel à l'ONU pour intervenir d'urgence afin de mettre un terme au calvaire des populations séquestrées par le Polisario.