Compromis est le mot clé ayant été emprunté par les négociations des ministres européens de la Pêche. Les intérêts nationaux se sont tus au profit d'une politique commune. C'est après 26 heures d'intenses discussions que les ministres européens de la Pêche ont finalement trouvé un terrain d'entente. Le montant des captures de stocks de poissons pour l'année prochaine a finalement été adopté. Les pourparlers en matière de réduction des captures durent depuis le 4 de ce mois. La commission européenne avait suggéré certains taux. Mais les Quinze ont en décidé autrement. Ainsi, les langoustines dans le golfe de Gascogne ont vu leurs totaux admissibles de capture (TAC) se fixer entre 20 et 35% de baisse. Contrairement, aux propositions antérieures qui s'étaient arrêtées autour des 45 à 50%. Par ailleurs, les TAC concernant l'églefin en mer d'Irlande, verront leur taux réduit à 50%, moins de 2%, par rapport à celui proposé par les membres de la commission. Toutefois, les mécontents au nombre de six (France, Irlande, Espagne, Italie, Portugal, Grèce) ne se sont pas laissés convaincre, tel est le cas de la Grèce qui a marqué son refus d'adhésion à l'accord sur les TAC. L'ensemble de ces nouvelles dispositions a permis au commissaire européen chargé de la pêche, M. Franz Fischler de déclarer : «pour tous les stocks, on s'est assuré qu'il n'y aurait pas d'aggravation de la situation». La raison principale qui a motivé la position de la commission européenne est d'ordre scientifique. En effet, cette dernière s'alarme sur la menace de voir les stocks de poissons en mal de reconstitution à cause d'une exploitation excessive des ressources halieutiques. Pour sa part, le ministre français de l'Agriculture et de la Pêche, Jean Glavany a commenté, sur une note plutôt égoïste, que l'accord : «préserve globalement l'essentiel pour les pêches françaises». Autre compromis. Les Quinze se sont également mis d'accord pour étendre à six mois le programme d'aide publique à la réduction des capacités de pêche. Mais sous certaines conditions. Ainsi, lorsque l'aide publique porte sur la modernisation des capacités d'un navire, sur la base de 100, l'Etat membre est tenu de retirer l'équivalent de 135 dans ses anciennes capacités de pêche. Il faut dire que la réduction de la flotte européenne s'impose aujourd'hui, dans l'optique 2003.