Lors de sa septième visite de l'année au Proche-Orient, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a réitéré l'engagement américain pour une solution au conflit israélo-palestinien à travers des négociations sérieuses à Annapolis. «Jérusalem Est, la bande de Gaza et la Cisjordanie ne forment qu'une seule et même entité», a déclaré avec fermeté le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une conférence de presse qu'il a tenue conjointement avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. «J'ai expressément demandé à Mme Rice de nous aider à stopper les activités coloniales israéliennes, la construction du mur d'annexion et la confiscation des terres», a-t-il annoncé. «Nous travaillons sur un document conjoint avec les Israéliens. Lors de mon entretien avec Mme Rice, nous avons discuté du statut de Jérusalem Est, des colonies, des réfugiés palestiniens, de la question de l'eau et des futures relations avec l'Etat d'Israël», a-t-il annoncé avant de préciser que «le document conjoint sera basé sur la feuille de route et sur la proposition de la Ligue arabe». La feuille de route, rappelons-le, est une proposition de solution lancée par le président Bush en juin 2003 pour mettre fin au conflit israélo-palestinien avant 2005 et comprenant trois phases. Il s'agissait pour Israël de commencer par ne pas entreprendre d'actions qui pourraient « saper la confiance » des Palestiniens, comme l'a rappelé Mme Rice, ces derniers jours, et de geler toutes les activités coloniales. Des principes qui n'ont pas été respectés par le gouvernement israélien. Du côté palestinien, Arafat, à l'époque sous siège à la Moqata'a de Ramallah, avait été contraint de signer une Constitution palestinienne qu'il avait toujours refusée car les frontières définitives du futur Etat n'étaient pas connues. Cette feuille de route contenait trop de points flous pour être efficace sur le terrain : aucune mention n'était faite concernant les frontières définitives des deux Etats. La proposition de la Ligue arabe, datant de 2002, et réitérée en mars 2007, exige, pour sa part, le retrait des territoires occupés depuis 1967 en échange d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes membres de la Ligue. Cette proposition figurait déjà dans les pages de la feuille de route, constituant une partie de sa phase deux, avec l'organisation d'une conférence internationale à laquelle seraient conviés les membres de la Ligue arabe. Tous ces éléments ne sont donc pas nouveaux dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens. Ce qui n'empêche pas Mme Rice d'assurer que l'heure était importante dans le règlement du conflit au Proche-Orient. Elle tente de pousser les deux parties à fournir un document conjoint pour la conférence internationale sur la paix au Proche-Orient qui devrait se tenir le mois prochain à Annapolis, dans le Maryland aux Etats-Unis. «Cette rencontre sera des plus sérieuses», indique la responsable de la diplomatie américaine. «Le président Bush est déterminé et le processus de paix au Proche-Orient est une priorité pour les Etats-Unis», rassure-t-elle. La solution des deux Etats est, selon elle, «dans l'intérêt des Etats-Unis d'Amérique» ainsi que pour toute la région du Moyen- Orient. «Les équipes de négociateurs choisies par les deux gouvernements sont professionnelles et j'ai toute confiance en elles pour parvenir à un compromis», a-t-elle souligné avant d'ajouter : «nous allons les pousser, des deux côtés, à travailler pour construire une confiance mutuelle. Ça va prendre du temps mais j'espère que ça fonctionnera et que la communauté internationale soutiendra ces efforts car il est temps de créer un Etat palestinien». Après un voyage éclair en Egypte, Condoleezza Rice projette de visiter Bethlehem ce mercredi et de s'entretenir avec Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, avant de s'envoler pour Londres. Malgré ces efforts, la confiance du monde arabe n'est pas au rendez-vous. En attendant d'y voir plus clair à Annapolis.