Le président palestinien et le Premier ministre israélien devaient se rencontrer hier à Jérusalem dans l'objectif d'organiser le meeting international pour la paix au Moyen-Orient, qui doit avoir lieu cet automne. Les deux équipes israélienne et palestinienne finalisaient encore, dans la journée du lundi, l'organisation de la réunion entre Abbas et Olmert. Les deux hommes devaient se rencontrer «mardi dans l'après-midi, dans la maison d'Olmert», précise Mohammad Edwan, porte-parole du bureau du président Abbas. «Les discussions tourneront autour des prisonniers, des check points ainsi qu'autour de la préparation du meeting international pour la paix qui doit avoir lieu cet automne», indique-t-il. Une éventuelle coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme serait aussi un sujet de premier ordre. Cependant, la proposition israélienne d'échange de terres, effectuée il y a quelques jours et refusée par le président Abbas, ne devait apparemment pas être abordée. En effet, le gouvernement israélien avait émis l'éventualité d'échanger les terres où habitent aujourd'hui de nombreux Palestiniens possédant la carte d'identité israélienne, contre les blocs de colonies israéliennes présentent en Cisjordanie. Il s'agissait notamment pour l'Etat hébreu de céder la zone du triangle où plus de 400 000 citoyens israéliens sont des arabes palestiniens restés après la création de l'Etat d'Israël en 1948. Le président Abbas a refusé l'idée, précisant que se serait clairement reconnaître la légalité des colonies. Il a réitéré sa volonté de voir un état palestinien construit sur les frontières de 67 avec Jérusalem-Est pour capitale. «Cette question ne sera pas abordée lors de la réunion de mardi», précise Mohammad Edwan. Cette rencontre confirme le réchauffement des relations politiques israélo-palestiniennes nettement poussé par le gouvernement Bush qui souhaite organiser une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient et voir Israéliens et Palestiniens s'entendre sur un règlement de la situation avant la fin de son mandat en janvier 2009. Des sources au sein du gouvernement palestinien ont de plus annoncé la venue à Ramallah de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, le 16 septembre prochain. Cette visite dans la région n'a cependant pas été confirmée par les autorités américaines. Depuis la prise du pouvoir du Hamas à Gaza, les gouvernements américain et israélien ont nettement démontré leur support au président Abbas. Les efforts en direction d'un règlement de la situation sont clairs. Malgré ceci, la situation sur le terrain ne s'améliore pas pour les habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. La semaine dernière, une vingtaine de Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne dont 4 enfants, lors d'incursions militaires. De plus, le gouvernement israélien a clairement interpellé le président Abbas sur son manque de contrôle de la situation à Gaza menaçant de n'accepter aucun règlement si Abbas était incapable d'obtenir la légitimité auprès de la rue palestinienne. Une pression constante qui pèse sur le président palestinien et son équipe, d'autant que le Hamas ne cesse de son côté de prendre des décisions unilatérales concernant la bande de Gaza, comme la création de nouvelles forces de police issues des forces exécutives. Personne n'est aujourd'hui capable de dire si les négociations entre Israéliens et Palestiniens concerneront ou non les habitants de la bande de Gaza, ni encore l'avenir de cette bande de terre qui abrite plus d'1,5 millions de palestiniens.