L'Istiqlal mise sur ses valeurs sûres. Taoufiq Hejira, Karim Ghellab, Yasmina Baddou et Saâd Alami reprennent des fonctions. Nizar Baraka accède au gouvernement pour la première fois. Certaines valeurs sûres reviennent au gouvernement. Et en force. Le parti de l'Istiqlal n'a pas voulu laisser de côté des noms à qui il doit, en partie, sa performance lors du scrutin du 7 septembre. Les ministres qui ont su marquer leur passage au gouvernement de Driss Jettou reprennent des fonctions. Il en est ainsi pour Karim Ghellab, ministre sortant de l'Equipement et du Transport. Ce natif de Casablanca en 1966, ville dans laquelle il s'est assuré un siège de député. M. Ghellab qui est titulaire du baccalauréat série E, ingénieur diplômé de l'école des Ponts et Chaussées de Paris promotion1990, devrait s'occuper du même département dans lequel il a passé ces cinq dernières années. Un autre nom est non des moindres revient en force. Ahmed Taoufiq Hejira, natif d'Oujda en 1959, troque son ancien poste de ministre délégué dans le gouvernement sortant pour celui de ministre. Ce titulaire d'un doctorat de 3ème cycle en Urbanisme de l'Université de Montréal en 1983 et d'une licence en sciences économiques de la Faculté de Droit de Rabat en 1980, prendra la tête du département de l'Urbanisme et de l'Habitat. Yasmina Baddou qui vient d'arracher haut la main son siège de député dans la très difficile circonscription de Casablanca-Anfa reprend des fonctions. Elle a été reconduite pour un département beaucoup plus important que celui du secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de la Solidarité et de l'Action sociale. L'avocate, native de Rabat en 1962, cumule ainsi et pendant deux législatures le mandat de député et un poste au gouvernement. Mohamed Saâd Alami, né en 1948 à Chaouen, plusieurs fois député, garde son poste de ministre chargé des relations avec le Parlement qu'il a assuré au sein du gouvernement sortant. Ce titulaire d'une licence en Droit en 1967, d'un DES en sciences politiques en 1976, d'un autre DES en relations internationales en 1978 et du diplôme supérieur en journalisme de l'Institut national de journalisme au Caire en 1969, sera l'interface entre le gouvernement et une opposition parlementaire renforcée par l'arrivée, dans ses rangs, du Mouvement Populaire et ses alliés. Outre les quatre ministres sortants, l'équipe choisie de Abbas El Fassi compte un nouveau venu. Nizar Baraka, haut cadre du ministère des Finances, petit-fils de Allal El Fassi et gendre du Premier ministre, jeune espoir et étoile montante du parti, se voit désigné dans un département d'une grande importance. Nizar Baraka s'est distingué, il y a quelques années, par une sortie remarquable lors d'un débat organisé par la Fondation Abderrahim Bouabid sur le bilan du gouvernement de l'Alternance. Il a dénoncé à la fois la corruption la non-communication et la mauvaise gestion des affaires publiques. Aujourd'hui ce cadre de l'Istiqlal qui incarne la tendance des jeunes réformateurs du parti se voit confier pour la première fois la responsabilité de la gestion des affaires publiques. La liste des ministres qu'il vient de produire le montre, l'Istiqlal qui s'est réservé aussi bien des grands départements que sont l'Equipement et l'Urbanisme que le pôle veut miser sur ses valeurs sûres. Ses ministres ont su se démarquer au sein du gouvernement de Driss Jettou. La continuité des grands chantiers gérés par leurs départements, que ce soit dans le domaine des grandes infrastructures que de l'urbanisme et l'habitat, est assurée.