Les prix dans les territoires palestiniens ne cessent d'augmenter depuis la fin du mois de juillet 2007. Mais cette augmentation vient s'ajouter à celle du mois de Ramadan, durant lequel les prix passent du simple au double. Un rapport publié par le Bureau palestinien des statistiques montre que les prix à la consommation ont augmenté en cette fin d'été dans les territoires palestiniens. Le taux de la hausse atteint les 2,17% au mois d'août 2007 par rapport au mois précédent, atteignant les 4,19% dans la bande de Gaza. «Les principales raisons sont internationales», déclare Ziad Toame, Directeur général du service industrie, marché et service du consommateur au ministère palestinien de l'Economie. Tout a commencé lorsque le prix du blé s'est emballé en décembre 2006 de manière spectaculaire. «Une tonne importée en Palestine est passée de 250 à plus de 400 dollars, ce qui équivaut à plus de 150 dollars, soit 40% d'augmentation par tonne de blé», explique l'économiste. «Les grands pays producteurs de blé comme les Etats-Unis ont augmenté leur prix pour des raisons politique et environnementale : les prix de l'eau et du pétrole, nécessaires à la chaîne de production augmentent.» Enfin, en dehors des aléas du marché international, l'économie palestinienne est dépendante de l'économie israélienne. La majorité des produits alimentaires vendus dans les territoires occupés proviennent de la production israélienne. Le prix de vente entre Israël et la Palestine est le même, mais les revenus des citoyens palestiniens sont nettement plus bas que ceux de leurs homologues israéliens. «Un employé, ici, gagne environ 2 000 shekels (soit 495 dollars) par mois», explique M. Toame. «Son homologue israélien en perçoit 15 000 (soit 3 700 $) Cependant, au supermarché, ils payent les produit sensiblement au même prix». L'Autorité palestinienne achète pour 3 milliards de dollars par an de produits israéliens, représentant 70% du marché palestinien. «Quoi qu'il en soit, les importations doivent passer obligatoirement par Israël et sont donc sujettes à des taxes», explique Ziad Toame. «Dans la bande de Gaza, la situation est décuplée car rares sont les produits autorisés à entrer. De plus, outre la taxe à l'Autorité palestinienne récoltée par Israël qui en prend 3% pour ses «Services», le gouvernement Hamas demande, aux entreprises importatrices, une taxe supplémentaire prétextant être le gouvernement légitime. Ces conditions atteignent gravement le pouvoir d'achat dans la bande de Gaza.», continue M. Toame. Cette hausse s'ajoute à celle de chaque Ramadan dans les territoires. Les prix des produits alimentaires peuvent passer du simple au double. «Personne ne sait réellement pourquoi les prix augmentent pendant le mois de Ramadan. Mais cette réalité dépasse les frontières de la Palestine, la plupart des pays du monde arabe sont touchés par cette tendance.», avoue Ziad Toame. Fathye, mère de famille du camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie se désole : «Le kilo de tomates était à un shekel avant le Ramadan, maintenant, on l'achète à 4 ou 5 shekels.» témoigne-t-elle. «C'est très chèr pour nous. Le pain est passé de deux à cinq shekels. Tout augmente pendant le Ramadan et nous ne savons pas pourquoi.» La tendance à la hausse se confirme sur les marchés palestiniens à la veille de la fête de l'Aid Al Fitr, mais les familles dépensent tout de même leur argent pour les cadeaux. Les marchés se remplissent de produits inédits: des paires de chaussures habituellement hors de prix sont vendues à la sauvette : «Chaussures volées en Israël, moitié prix!», hurle le vendeur. C'est la loi de la débrouillardise qui prévaut.