Lyon ne veut pas se laisser prendre dans une spirale négative après la lourde défaite (3-0) concédée mardi à domicile face aux Glasgow Rangers en Ligue des champions. Ce revers cinglant va pourtant immanquablement relancer la thèse d'un affaiblissement du sextuple champion de France, malgré les vigoureux démentis de son président, Jean-Michel Aulas. Avec deux défaites en deux matches dans le groupe E, l'OL a sérieusement compromis ses chances de qualification pour les huitièmes de finale, alors qu'il a toujours passé le premier tour de la Ligue des champions depuis la saison 2003-2004. «Nous sommes au début de la compétition. Nous avons vu ce soir que les scénarios peuvent aller dans tous les sens», a mollement plaidé Alain Perrin après le match. L'entraîneur lyonnais s'est plaint du manque d'efficacité de son équipe quand les Rangers convertissaient en buts leurs trois occasions de la rencontre. Il veut croire son équipe capable d'aller s'imposer sur la pelouse du champion d'Allemagne, Stuttgart, lors de la prochaine journée. Cela pourrait être insuffisant car Lyon, au bout de deux matches, possède déjà six points de retard sur les Rangers, autre adversaire direct pour la deuxième place du groupe E derrière le Barça, grand favori. «Il reste un espoir, on va se donner à fond», a lui aussi tenté Jean-Michel Aulas. Le capitaine Juninho se fait moins d'illusions : «Il faut maintenant jouer au moins la troisième place du groupe, ce n'est pas si inintéressant. Il faut être réaliste». Au-delà des considérations mathématiques, l'impression laissée par les Lyonnais mardi soir ne saurait nourrir leurs ambitions. Quand le Bayern Munich ou le Real Madrid se faisaient auparavant battre à plates coutures à Gerland ou que Manchester United y vacillait, l'OL s'est cette fois incliné face à une équipe qui n'avait plus gagné à l'extérieur en Ligue des champions depuis 2000. Depuis la période estivale des transferts, Jean-Michel Aulas n'a de cesse de lutter contre l'idée selon laquelle les recrues seraient inférieures aux joueurs partis. Deux défaites consécutives en championnat au mois d'août avaient déjà alimenté ce débat mais, Lyon avait répliqué en enchaînant ensuite les victoires. De même, depuis la défaite 3-0 à Barcelone lors de la première journée de Ligue des champions, l'OL est revenu en tête de la Ligue 1 grâce notamment à un succès 3-0 sur Lens. La défaite face aux Rangers replace le club face à ces interrogations, écartées d'un revers de main par Jean-Michel Aulas, qui dénonce les « a priori » des journalistes sur les nouveaux joueurs. Tout juste le président lyonnais admet-il désormais des «faiblesses» dues aux absences de certains cadres blessés, comme le gardien Grégory Coupet ou le défenseur brésilien Cris. «Sur des postes majeurs, on n'a pas compensé les blessures», a-t-il dit. Les remplaçants de Cris et Coupet mardi soir portent leur part de responsabilités sur les deux buts assassins qui ont scellé définitivement la victoire des Rangers en début de deuxième mi-temps. Mais comment expliquer la propension de Juninho à vouloir sauver l'OL à lui tout seul, avec de multiples tirs lointains? Une élimination au premier tour de la Ligue des champions marquerait un recul pour Lyon, qui va désormais s'employer à ne pas laisser ses déconvenues européennes mettre en péril sa domination sur le championnat de France. «Il y a beaucoup de déception ce soir, il faudra la digérer rapidement», a prévenu Alain Perrin, alors que se profile un déplacement périlleux à Bordeaux. Jean-Michel Aulas a lui aussi lancé une mise en garde : «A nous de nous concentrer sur ce qui va se passer. La vie continue, on sera jugé sur notre capacité à réagir».