Mohamed, un repris de justice, a été condamné à 4 ans de prison ferme pour cambriolage et tentative de viol. Son complice, Abderrahmane, est toujours recherché. Chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca. Mohamed, 25 ans, est dans le box des accusés. Vêtu d'un pantalon et d'une chemise en jean's et chaussé de chaussures de sport blanches, il écoute attentivement les propos du juge qui dicte les accusations. «Tu es accusé de vol qualifié avec récidive et tentative de viol… », lui dit le président de la cour. Mohamed lève les yeux sur le juge et lui répond qu'il a abandonné le monde de la criminalité après avoir purgé une première peine d'emprisonnement. Le juge s'étonne de sa négation et commence à lui dicter le contenu du procès-verbal. «Le 4 mars 2003, tu es sorti de chez toi vers 17h… ». Demeurant au quartier Sidi Othmane, Mohamed a regagné le centre ville de Casablanca à bord d'un grand taxi. Là, il a rencontré, dans un café, son ami Abderrahmane, un repris de justice âgé de vingt-sept ans. Ils se sont rencontrés en prison, il y a de cela cinq ans. Ils purgeaient respectivement des peines de trois et de deux ans de prison. C'est là qu'ils s'étaient promis de travailler ensemble une fois libérés. Et ils ont tenu parole. Dès qu'ils ont été relâchés, ils ont constitué un duo spécialisé dans le cambriolage. Au bout de la première opération, ils sont convaincus qu'ils peuvent bien «travailler» ensemble. Et ils ont continué leurs opérations avec de nombreux coups, ciblant les domiciles vacants, notamment ceux des ressortissants marocains à l'étranger. C'est Abderrahmane qui se chargeait du repérage de la maison ciblée. Ils passaient par la suite à l'action sans trop de difficulté, notamment parce que Mohamed est un spécialiste de l'ouverture des portes avec de fausses clés. Ils ont ainsi perpétré une dizaine d'opérations avant d'être neutralisés. «Non, Monsieur le président. J'ai cessé de m'adonner au cambriolage après avoir été relâché la dernière fois… », répond Mohamed à la cour, qui a ajouté que tout ce qui a été consigné dans les procès-verbaux est une pure invention de la police. «J'ai été obligé de signer…La police m'a torturé…», affirme-t-il à la cour pour justifier sa signature sur le PV de son audition. Et la tentative de viol ? Mohamed a expliqué à la cour qu'il n'a jamais tenté de violer Samira, affirmant que la jeune femme était sa maîtresse depuis quelques années. Il aurait fait sa connaissance quand il l'avait croisée un jour au centre-ville. Elle avait accepté son invitation à «prendre un pot» dans un café. Depuis, ils se seraient rencontrés de temps en temps, soit au café, soit chez un ami à lui où ils pouvaient être tranquilles. Convoquée par la cour, Samira a prêté serment avant de présenter son témoignage. Elle a expliqué à la cour n'avoir jamais rencontré Mohamed au centre-ville. «Je revenais de mon travail à Sidi Othmane quand il m'a attaquée un jour du mois de février aux environs de 19h… ». Sous la menace d'un couteau, il l'a délestée de son porte-monnaie qui renfermait 80 dirhams et l'a conduite par la suite vers une ruelle où il a tenté de la violer. Une fois qu'elle a remarqué deux riverains, elle a commencé à crier au secours. Aussitôt, Mohamed a pris la poudre d'escampette. Quant à Samira, elle s'est rendue au commissariat de police pour déposer plainte. Prenant la parole, le représentant du ministère public a requis une peine maximale contre Mohamed. Alors que sa défense, a réclamé l'acquittement pour absence de preuve. La cour l'a jugé coupable et l'a condamné, après délibérations, à 4 ans de prison ferme. Quant à son complice, Abderrahmane, il est toujours en fuite.