Chez elle, l'Espagne se présente à l'Euro 2007 dans la peau du grand favori de la compétition. Les champions du monde en titre devront se méfier de la Grèce, tenante du titre, mais aussi de la Lituanie et de la France. Le grand favori de la compétition ! Après avoir survolé le Mondial 2006, l'Espagne se présente chez elle avec l'ambition de remporter son premier titre continental. Une mission qui semble largement à la portée des «ninos de oro». La génération dorée espagnole, déjà championne d'Europe juniors en 1998, est armée pour ne viser qu'une chose: le titre. Malgré l'incertitude planant sur le cas de Jorge Garbajosa (ndrl : Toronto n'a toujours pas donné son autorisation), Jose Vincente «Pepu» Hernandez possède un groupe solide. Déjà équipée avec l'inarrêtable Pau Gasol, la « sélection » ibérique a l'une des meilleures paires d'arrière au monde avec Jose Manuel Calderon (Toronto) et Juan Carlos Navarro ( FC Barcelone et maintenant Memphis). Dans la raquette, Marc Gasol et Felipe Sanchez, sont un atout de poids pour épauler la star Pau Gasol. Et le banc n'a rien à envier au cinq majeur (Sergio Rodriguez, Rudy Fernandez, Carlos Jimenez...). En clair, l'armada espagnole est bien armée pour imiter l'URSS (1967) et la Yougoslavie (1991). Les deux seules nations qui ont réussi l'exploit de signer le doublé Mondial-Euro... Deux ans après avoir remporté l'Euro 2005 à la surprise générale, les Grecs ont muri. Tous les joueurs ont pris une nouvelle dimension. Et les Hellènes n'ont jamais semblé aussi forts. Depuis leur succès à Belgrade, ils ont tous progressé. Le groupe a très peu changé, a accumulé de l'expérience au Japon (finale perdue contre l'Espagne) et débarque avec la ferme intention de conserver son bien. Histoire de prendre sa revanche face à la bande de Pau Gasol. Et les ambitions de l'entraîneur Panagiotis Yannakis ne semblent pas démesurées. Il suffit de regarder l'effectif grec pour s'en rendre compte. Theo Papaloukas est au sommet de son art et l'a prouvé avec le CSKA sur la scène européenne. Il forme l'une des meilleures lignes d'arrière d''Europe avec Dimitris Diamantidis (champion d'Euroligue et MVP du Final Four), le revanchard Vassilis Spanoulis après une année noire à Houston, Nikos Hatzivrettas, et l'indispensable Nikos Zizis. Et le secteur intérieur n'est pas en reste avec l'impressionnant Lazaros Papadopoulos, les sobres Kostas Tsartsaris et Mikalis Kakiouzis et le très actif Antonis Fotsis. Sans oublier le fameux Baby Shaq (Sofaklis Schortsianitis). En clair : individuellement, la Grèce est déjà impressionnante. Et pourtant sa force vient d'ailleurs. De son collectif bien huilé qui écrase tous les systèmes adverses. L'Espagne est prévenue.... Les champions d'Europe 2003 arrivent en force en Espagne avec à sa tête le chef d'orchestre en or, Sarunas Jasikevicius. Après avoir boycotté l'Euro 2005 et le Mondial 2006, le génie lituanien, qui a tout remporté en Europe, revient en sélection. Et pour couronner le tout, il emmène dans ses bagages un certain Zydrunas Ilgaukas. Le pivot de Cleveland et ses 2m21 reviennent sous le maillot jaune, rouge et vert pour la première fois depuis 1995. Et voilà, la Lituanie qui se présente avec le statut d'outsider. Rien d'illogique tant le groupe semble homogène. A l'arrière, Jasikevicius sera épaulé par Arvydas Macijauskas. Ce formidable shooteur sort de deux années difficiles mais voudra relever la tête. En compétiteur d'exception qu'il est. A l'aile, Ramunas Siskauskas peut faire très mal. Le meilleur joueur de la finale d'Euroligue (20 pts et 30 d'éval.) est appelé le Pippen de la Baltique pour sa polyvalence et ses capacités athlétiques. Tout est dit... En quatre, Darius Songaila (Wizards) va tenter de confirmer mais sera en concurrence avec le précieux Darjus Lavrinovic (Kazan) pour aider Ilgaukas à dominer la raquette. Et le banc peut également faire mal (Kleiza, Javtokas, Kaukenas...). Les Lituaniens semblent bien partis pour aller à Pekin. Et peut-être mieux... Ce n'est pas du chauvinisme. Mais voilà, la France a un vrai coup à jouer à cet Euro. Avec le retour de Tony Parker (après son index fracturé juste avant le Mondial), les Tricolores peuvent viser haut. Ils ont d'ailleurs déjà montré leur potentiel dans le passé. La médaille de bronze à l'Euro 2005 et la cinquième place décrochée au Mondial 2006 (sans TP) sont là pour l'attester. Avec Boris Diaw, Parker tient son lieutenant parfait. Celui qui peut l'épauler pour éclairer le jeu. Si l'Espagne, la Grèce et la Lituanie semblent un ton au-dessus, les protégés de Bergeaud sont en liste pour une place aux JO avant de rêver mieux. Seul souci, l'adresse tricolore. Un mal qui a empêché les Bleus d'aller plus loin au Japon. Pour remédier à ce problème, Bergeaud a laissé de côté nombre de joueurs NBA (Pietrus, Petro et Gelabale...). Cédric Ferchaud ou Joseph Gomis tenteront de solutionner ce souci. A moins que Parker et son nouveau shoot de loin ne s'en mêle. Si l'adresse suit, la France peut jouer les trouble-fête...