Alors que les spéculations se multiplient autour des décisions qui seront prises lors de la réunion du cartel en septembre prochain, d'autres déclarations viennent affirmer que l'Opep a encore besoin de temps pour trancher sur la hausse des quotas. L'Opep n'a pas prévu de prendre de décision sur sa production en septembre car elle a besoin de temps pour déterminer si les fluctuations des cours pétroliers sont dues aux fondamentaux du marché ou à la spéculation, déclare Shokri Ghanem, président de la compagnie libyenne National Oil. Les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, «continuent à se coordonner. On continue à surveiller et à suivre l'évolution des cours et des mouvements du marché», a souligné à Reuters M. Ghanem lors d'une interview à Tripoli. «La politique des pays (membres) et de l'Organisation n'est pas déterminée sur la base des mouvements des cours d'un jour à l'autre. Il n'est pas prévu de prendre une décision sur cette question (des quotas de production) lors de la réunion de septembre», a-t-il indiqué. «Avant de prendre une décision, il faut prendre le temps de voir si (la hausse des cours) est due à des modifications profondes dans l'approvisionnement et la demande ou si cela résulte de la spéculation et de prises de bénéfices». Le ministre du Pétrole du Venezuela a, quant à lui, réaffirmé que le marché était correctement approvisionné et qu'il n'était pas nécessaire d'augmenter la production en septembre en dépit de la récente flambée des cours. «Il y a suffisamment de pétrole sur le marché», a dit à Reuters Rafael Ramirez, lors d'une visite en Uruguay. Prié de dire si l'Opep devait augmenter sa production, il a répondu : «Nous ne le pensons pas». Un délégué de l'Opep qui a requis l'anonymat a dit mercredi s'attendre à un tassement des cours par rapport à leur plus haut historique, atteint le 1er août à 78,77 dollars le baril. Il a estimé que cette récente poussée des cours était sans lien avec l'offre et la demande mais s'expliquait par la spéculation et les "anxiétés du consommateur". Soulignons qu'au jeudi 9 août, matin, les cours du brut léger américain et du Brent signaient une hausse modeste, le marché restant toujours préoccupé par un éventuel ralentissement de l'économie des Etats-Unis dans les mois à venir et qui pourrait avoir des effets négatifs sur la demande. Vers 5h30 GMT, le brut léger américain progresse de 0,25% à 72,33 dollars. Le Brent de la mer du Nord avance de 0,27% à 71,18 dollars. Les opérateurs avaient, du moins jusqu'à ce moment, ignoré la publication, mercredi, des stocks pétroliers américains, lesquels ont pourtant montré une cinquième semaine de baisse consécutive des réserves de brut. Ces derniers ont reculé de 4,1 millions de barils à 340,4 millions la semaine dernière alors que les économistes attendaient en moyenne une baisse de 2,7 millions de barils, a annoncé l'Agence américaine d'information sur l'énergie. Les stocks d'essence ont eux diminué de 1,7 million de barils à 203 millions alors que le marché tablait sur une progression de 900.000 barils. Les appels à une production plus importante de l'Opep se sont multipliés ces derniers jours alors que le cartel se réunira le 11 septembre prochain. Le ministre du pétrole vénézuélien, Rafael Ramirez, a confié à Reuters mercredi que le marché était bien approvisionné, une assertion partagée par plusieurs de ses homologues au Moyen-Orient.