Ahmed Yassine Boujrad, un enfant marocain de 3 ans, a pu enfin rejoindre ses parents aux Etats-Unis. Son double prénom, rappelant celui du fondateur du Hamas, lui a valu deux ans de séparation de ses géniteurs. Happy-end pour la famille Boujrad, un couple vivant à Alexandria en Virginie du Nord aux Etats-Unis. Abdelouahab et Leila, les parents, ont enfin pu serrer dans leurs bras leur enfant Ahmed Yassine, seul fruit d'un mariage remontant à 1999. L'enfant, âgé de 3 ans, a été séparé de ses parents, vivant aux Etats-Unis depuis 1997 pour le père et 2005 pour la mère, pour une histoire surréaliste où se mêlent bureaucratie et, visiblement, les «dommages collatéraux» de la lutte antiterroriste. Ahmed Yassine est arrivé, mardi dernier à Washington, après plusieurs heures de vol pour partir de Casablanca à New York avant d'atterrir à l'aéroport international Reagan. Ses parents, raconte la presse américaine, l'ont recueilli alors qu'il sombrait dans les bras de Morphée, exténué qu'il était par le long trajet qu'il a parcouru. Abdelouahab et Leila Boujrad ont dû s'y prendre à plusieurs reprises pour le réveiller. Ils craignaient qu'il ne les reconnaisse plus après deux ans de séparation. L'histoire remonte à 1997, quand la chance a souri à son père qui a participé à la célèbre loterie organisée annuellement par les Etats-Unis. Il demande alors Leila en mariage et l'union est scellée deux années plus tard. En mai 2004, Ahmed Yassine voit le jour. Son père tenait absolument à l'appeler Yassine. Son grand-père paternel optait lui pour le prénom de Ahmed. Pour parvenir à une solution qui arrange tout le monde comme c'est de coutume chez plusieurs familles marocaines, l'enfant fut appelé Ahmed Yassine, mais personne ne se doutait du fait que ce dernier allait payer la ressemblance de son prénom avec celui du fondateur du Hamas de deux ans de séparation de ses géniteurs. Car, fin 2005, Leila, sous peine de voir son visa arriver à expiration, confie son bébé d'à peine un an à sa sœur et part rejoindre Abdelouahab. Comme lui, elle arrive à être naturalisée citoyenne américaine. Mais, malgré de longues démarches, les Boujrab n'arrivent pas à convaincre les services d'immigration de finaliser les procédures nécessaires pour « rapatrier » Ahmed Yassine. Si l'examen de leurs requêtes était éternellement ajourné, lesdits services n'ont, toutefois, jamais avancé d'explications convaincantes. Le CAIR (le Conseil pour les relations américo-islamiques) affirme cependant que l'enfant est victime de la ressemblance de son prénom avec celui du fondateur du Hamas assassiné par Israël en 2004. avec l'aide et le soutien de ce dernier conseil, ils arriveront à organiser une campagne médiatique en faveur de la venue de l'enfant aux Etats-Unis et qui a finalement donné ses fruits en juin dernier surtout après que plusieurs chaînes de télévision aient pris l'initiative d'ébruiter l'affaire. Lors de leurs deux longues années de séparation, les parents d'Ahmed Yassine craignaient que leur enfant n'arrive plus à les reconnaître. Ils avaient trouvé la solution qu'offrent les technologies de communication : de fréquents appels téléphoniques et surtout des vidéos échangées via Internet pour que l'enfant se familiarise avec la voix et les visages de ses géniteurs. Ils n'ont pas été déçus. Le CAIR affirme que le cas d'Ahmed Yassine Boujrad n'était pas le seul du genre. Il compte sur ce précédent pour intervenir en faveur d'autres enfants séparés de leurs parents dans diverses localités américaines.