Le général Mohamed Belbachir a été auditionné mercredi par le tribunal militaire de Rabat dans le cadre de l'affaire «Alwatane Alane». En même temps, la défense des huit officiers poursuivis a demandé une confrontation entre leurs clients et les journalistes Ariri et Hormat Allah. Nouveau rebondissement judiciaire dans l'affaire «Alwatane Alane». Après les huit officiers soupçonnés d'avoir remis aux responsables de l'hebdomadaire des «documents confidentiels des services de renseignement», c'est au tour du général Mohamed Belbachir d'être cité dans cette affaire. Pas plus tard que mercredi dernier, cet ancien responsable du 5ème bureau des Forces armées royales s'est présenté devant le parquet du tribunal militaire de Rabat. En août 2006, le nom du général avait été cité dans l'affaire «Ansar El Mehdi», cellule terroriste présidée par Hassan El Khattab accusé, avec cinq militaires, trois gendarmes et un officier de police, de préparer des attentats contre le Maroc. Cette affaire avait eu pour conséquence le limogeage de M. Belbachir. Le nom du même général «remercié» est cité dans l'affaire liée à la violation du «secret défense». L'information, annoncée mercredi par la Direction de la justice militaire, et relayée par l'Agence MAP, confirme que cette affaire est encore loin d'avoir livré ses secrets. S'agissant des huit officiers, le tribunal militaire de Rabat a décidé, jeudi, le report de leur procès au 7 août. Le tribunal a décidé de convoquer des témoins en cas de besoin mais seulement après l'audition des huit prévenus. Parmi les témoins, figurent les journalistes Abderrahim Ariri et Mostapha Hormat Allah, poursuivis devant le tribunal de première instance de Casablanca pour recel de documents obtenus à l'aide d'une infraction. Mercredi, la défense des huit suspects avait demandé une confrontation entre les journalistes et leurs clients. Il s'agit de deux colonels, d'un ex-colonel poursuivi «par convocation directe», deux commandants, un sous-officier de la gendarmerie et un ex-gendarme poursuivis également dans le cadre de cette affaire pour «divulgation du secret professionnel», en vertu de l'article 446 du code pénal. Les militaires encourent une peine d'emprisonnement d'1 à six mois et d'une amende de 1000 à 200 000 DH. Un capitaine, poursuivi pour «atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat», risque, quant à lui, une peine d'emprisonnement d'1 à cinq ans de prison et d'une amende allant de 1000 à 10 000 DH. S'agissant des journalistes, MM. Ariri et Hormat Allah, ils se sont présentés jeudi devant le tribunal de première instance de Casablanca. Mardi, ce même tribunal avait rejeté une requête de la défense des journalistes d'accorder la liberté provisoire au journaliste Hormat Allah, placé sous mandat de dépôt, contrairement à M. Ariri qui est poursuivi en état de liberté. Mais le tribunal a donné suite à la demande de report de l'audience présentée par cette même défense dans le but de joindre au même dossier les procès-verbaux de perquisition, de saisie et d'arrestation. La défense a également réclamé que les deux documents des services de renseignement, à l'origine de cette affaire, soient aussi versés au dossier. Pour rappel, «Alwatane Alane», qui a déjà eu des démêlés avec les autorités pour des articles concernant les services de sécurité, avait publié le 14 juillet dernier un dossier intitulé «les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc», en faisant paraître sur ses colonnes des «documents confidentiels».