Dans le but d'assouplir la réglementation des changes, le ministère a mis en place de nouvelles mesures pour libéraliser le volet financier. «Une nouvelle étape dans l'ouverture du compte capital est autant souhaitable qu'incontournable en vue d'accompagner le processus de mutation structurelle que connaît notre pays». Ce sont là les propos tenus par Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, à l'occasion d'un point de presse organisé au sein de son département le mardi 18 juillet. A l'ordre du jour : la libéralisation du compte capital et l'ouverture de l'économie marocaine sur l'extérieur. Il était donc question d'annoncer les nouvelles mesures prises par le ministère, et qui rentreront en vigueur à partir du 1er août prochain, en vue d'assouplir la réglementation des changes et la libéralisation financière, pour faire du Maroc non seulement un espace d'investissement « ouvert », mais attractif. Le pas de géant a été de libéraliser le placement des OPCVM à l'étranger à hauteur de 10% de leur portefeuille, ainsi que la suppression de l'autorisation préalable pour le placement par les compagnies d'assurance des 5% de parts dans leur actif à l'étranger. De plus, les entreprises marocaines pourront bénéficier d'une libéralisation de leurs investissements directs à l'étranger à hauteur de 30 millions de dirhams annuellement. A savoir que cette possibilité est donnée à tous les types d'entreprises, à condition de remplir les conditions demandées (ayant des comptes certifiés et 3 ans d'existence au moins) et que les 30 millions de dirhams exigés sont reportés par projet. D'autre part, les exportateurs se voient autorisés à conserver 50% (au lieu de 20% auparavant) de la part des recettes d'exportation dans les comptes en devises ou en dirhams convertibles. Cette même mesure s'étend jusqu'à autoriser que le règlement des marchandises importées se fasse à travers ces comptes. Toujours sur le volet des exportations, les exportateurs et les banques auront le moyen de consentir des crédits de tous termes en faveur des exportateurs marocains. Ces crédits peuvent atteindre 85% de la valeur du bien ou des prestations fournies, sachant que l'échéancier de remboursement peut s'étaler sur huit années quand il s'agit de bien d'équipement. Autre décision : les opérateurs pourront, dorénavant, anticiper leurs règlements à hauteur de 40% de la valeur de leurs importations, et à 20% de la valeur des importations des services. Dernier volet, et non des moindres : porter la durée de couverture du risque de change d'une année à 5 ans. Cette même durée a été consentie pour la «duration» des placements des banques à l'étranger. Malgré le risque que présente cette souplesse, M. Oualalou, confiant, estime «le risque maîtrisable». La fin justifiant les moyens, puisque l'objectif est «d'avoir un marché totalement libéré et un dirham flottant qui ne soit pas indexé sur le panier».