La cession par l'Etat de 4% du capital de Maroc Telecom est engagée. Plus de 35 millions d'actions sont mises sur le marché. Une opération de 415 millions d'euros. L'opération de cession de 4% du capital de Maroc Telecom par l'Etat vient d'être engagée. Un peu plus de 35 millions d'actions viennent d'être lancées sur le marché pour un montant global de 415 millions d'euros, soit plus de 4,5 milliards DH.Ce qui représente la 42ème plus grosse vente de bloc accélérée sur les 12 derniers mois dans la région MENA, sur un total de 275 opérations, affirme-t-on auprès du département des Finances et de la Privatisation. La cession prend la forme d'un placement réservé aux investisseurs institutionnels marocains et internationaux par construction d'un livre d'ordres, souligne un communiqué du ministère des Finances et de la Privatisation. «Elle porte sur 35 163 814 actions détenues par l'Etat marocain», précise-t-on auprès du même département. Toutefois, l'Etat entend demeurer un actionnaire significatif de Maroc Telecom. En effet et au terme de ce placement, l'Etat détiendra 30% du capital et des droits de vote de Maroc Telecom, et le flottant de la société sera porté à 19%. L'opération a été pilotée par CFG Group et Banque Centrale Populaire à titre de conseillers financiers de l'Etat. Morgan Stanley étant le teneur de livre du placement. August & Debouzy agit en tant qu'avocat conseil pour ce placement. Selon le département des Finances, l'objectif de cette cession des 4% du capital de Maroc Telecom par l'Etat est «d'optimiser la contribution de l'opération au budget de l'Etat». Le ministère vise également d'attirer de nombreux investisseurs au Maroc et d'améliorer la liquidité et la visibilité du titre Maroc Telecom. Le gouvernement cible pour cette opération les investisseurs institutionnels marocains et étrangers. Elle s'adresse aux compagnies d'assurance, aux caisses de retraite, aux établissements de crédits, aux OPCVM et aux fonds d'investissement. À noter que les investisseurs étrangers représentent actuellement entre 40% et 45% des volumes échangés sur le titre à la Bourse de Casablanca et à Euronext. Le placement se fera par « vente de bloc accélérée (ABO)», précise-t-on. Et cela par la constitution d'un livre d'ordres par les banques en charge du placement. Ledit livre reprend l'ensemble des ordres exprimés par les investisseurs en 48 heures. Selon les modalités de placement prévues, les ordres exprimés à un prix inférieur au prix final ne seront pas servis et le prix retenu sera appliqué de façon identique à l'ensemble des investisseurs retenus. La réalisation de l'opération se fera sur le marché de blocs de la Bourse de Casablanca. À rappeler que selon les analystes du marché financier, Maroc Telecom devrait connaître une croissance de 2% jusqu'à fin 2008, son activité à l'internationale est appelée à croître fortement. Le titre IAM qui est actuellement autour de 132 DH pourrait atteindre le cours théorique de 154 DH. Par ailleurs, les analystes se disent confiants quant à la capacité de Maroc Telecom de maintenir une croissance soutenue de son résultat opérationnel à moyen terme. À l'international, ils prévoient un rebondissement des niveaux d'activité des filiales récemment acquises par une augmentation des taux de pénétration, particulièrement au Burkina Faso qui devrait évoluer de 8% à 10,5% à fin 2008. Au-delà de 2010, les auteurs de l'étude émettent l'hypothèse de croissance normative de 5% du chiffre d'affaires. La croissance à l'infini a, pour sa part, été fixée à 2%. Sur le plan interne, le rythme de la branche «Mobile» est difficilement soutenable. L'activité «Internet» serait néanmoins soutenue à moyen terme. Seul le «Fixe» pourrait évoluer à contre-courant et dès 2008, des solutions globales regroupant les services fixe, mobile et Internet seront mises en place.