Le président américain a officiellement nommé Robert Zoellick pour succéder à Paul Wolfowitz à la présidence de la Banque mondiale. Portrait du nouveau patron des finances mondiales. Robert Zoellick succédera à Paul Wolfowitz, contraint à la démission en raison d'accusations de népotisme pour son intervention dans le processus de promotion de sa compagne Shaha Riza. Ce scandale a accru les tensions entre les membres de la banque et amené ses actionnaires à formuler de sévères critiques à l'égard de l'institution. D'autant plus que la personnalité de Paul Wolfowitz était déjà controversée puisque, en tant que numéro deux du Pentagone, c'est lui qui avait été l'artisan de la guerre en Irak. C'est donc Robert Zoellick, âgé de 54 ans, qui prend les rênes de la Banque mondiale. Originaire de l'llinois, c'est l'un des lauréats de la prestigieuse université de Harvard. Il débute sa carrière professionnelle en tant que juriste au département de la Justice, puis à la Cour d'appel de Washington. En 1985, il rejoint le cabinet de James Baker alors secrétaire au Trésor. Lorsque Baker devient secrétaire d'Etat en1989, Zoellick le suit. Il participe aux premières négociations de libre-échange nord-américain (ALENA) et au lancement du Forum de coopération économique Asie Pacifique. Toujours dans le sillage de M. Baker, devenu secrétaire général de la Maison-Blanche, il est nommé assistant spécial du président Bush senior. Il est son représentant lors des négociations avec l'Union européenne pour sauver l'Uruguay Round et le sherpa présidentiel aux sommets du G7 à Londres (1991) et de Munich (1992). Durant cette période, il apparaît comme le principal artisan de l'unification allemande et du remodelage de l'Europe. Par la suite, il entre au Conseil d'administration et à la direction de plusieurs sociétés. On le retrouve ainsi à la direction de Goldman Sachs, administrateur d'Alliance capital, de Said Holding (sécurité des systèmes de communication) et du Precursor Group (conseil pour fonds de placement). En outre, il est conseiller de Viventures/Vivendi Universal et Enron. Il enseigne l'histoire militaire et la sécurité nationale à l'Académie navale à ses heures perdues. Il assure la direction de l'Apen Strategy Group qui réunit les personnalités les plus cultivées de Washington. Dés 1999, M. Zoellick est pendant une courte durée à la tête du think-thank du centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS). Il fait également partie de «Vulcain» qui est un groupe très restreint de huit responsables rassemblés par Condoleeza Rice et issus pour la plupart de l'administration Bush père ayant pour mission de conseiller Georges W. Bush sur les questions de politique étrangère avant la présidentielle de 2000. Durant la période 2001-2005, il est le représentant de commerce des Etats-Unis. Il mène des négociations pour introduire la Chine et Taiwan dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il développe une stratégie pour lancer de nouvelles négociations commerciales globales lors de la réunion de l'OMC à Doha (Qatar). Le tournant de sa carrière a lieu en 2005 lorsque W.Bush le nomme secrétaire d'Etat adjoint. Auprès de Condolezza Rice, M. Zoellick mène les négociations autour de la crise du Darfour. Le 19 juin 2006, il annonce sa démission pour rejoindre la banque Goldman Sachs où il occupe le poste de vice-président du Conseil d'administration chargé des questions internationales. Une fois qu'il entrera en fonction à la présidence de la Banque mondiale, l'une de ses priorités sera de trancher au sujet de Shara Riza dont il «hérite» et qui a indirectement provoqué la chute de Paul Wolfowitz.