Un commissaire et un inspecteur de police, exerçant au 5ème arrondissement à Mohammédia, ont été arrêtés, vendredi 25 mai, pour avoir kidnappé un témoin et de l'avoir violenté afin de l'obliger à renoncer à son témoignage. L'affaire est digne d'un film hollywoodien. L'histoire est celle d'un témoin à charge, dans une affaire de trafic de drogue dure et de voitures volées, qui a été kidnappé, séquestré et violenté par deux policiers afin de renoncer à son témoignage. Retour à l'intrigue. Selon une source policière, le jeune homme, demeurant à Hay Hassani, à Casablanca, animé par le sens du devoir, a décidé d'aider la police casablancaise pour élucider une affaire relative au trafic de drogue dure et de voitures volées. Après avoir confié tout ce qu'il connaissait à propos de cette affaire aux enquêteurs, ce témoin est retourné chez lui la conscience tranquille. Seulement, l'accomplissement de son devoir lui a coûté gros. Il était chez lui quand quatre personnes en tenue civile ont frappé à la porte de sa maison. Qui sont-ils ? Il a reconnu deux personnes parmi le quatuor. Il s'agit de deux membres de la bande de trafiquants de drogue dure et des voitures volées qu'il avait dénoncés. Et les deux autres ? Le témoin ne les a jamais rencontrés. Sous la menace, ils lui ont ordonné de les accompagner. Il refuse, ils l'ont maltraité. Ils lui ont bandé les yeux, lui ont menotté les mains avant de l'embarquer dans une voiture, garée devant la maison. La voiture a démarré à vive allure. «Où allons-nous ?», leur a-t-il demandé. Ils ne lui ont rien dit. La voiture ne s'est arrêtée qu'après avoir parcouru un long chemin. Toujours les yeux bandés et les mains menottées, il fut descendu et conduit vers un appartement situé dans un immeuble de la ville de Mohammedia. Là, ils lui ont enlevé la bande, en gardant les menottes. Qu'est-ce qu'ils voulaient de lui ? Ils lui ont demandé de renoncer à son témoignage qu'il avait confié à la police à propos de l'affaire de trafic de drogue dure et de voitures volées. Ils lui ont demandé de fermer ses yeux et sa bouche. Sous la menace et la violence, ils l'ont séquestré durant deux jours pour l'obliger à obtempérer à leurs ordres. Entre-temps, il a su que les deux personnes qui le maltraitaient sont des policiers. Il est arrivé même à les identifier : le premier est un commissaire de police, chef du cinquième arrondissement de police à Mohammédia et le second est un inspecteur de police exerçant au même arrondissement. Quand il a été libéré, il est retourné dans un état lamentable à Casablanca. Toutefois, la violence et la torture qu'il avait subies n'ont pas eu raison de lui. Leurs menaces ne l'ont pas effrayé et ne l'ont pas poussé à renoncer à son témoignage. Au contraire, ceci n'a fait qu'augmenter sa détermination. Armé de son courage, il a décidé d'aller jusqu'au bout. Après avoir été examiné par un médecin, qui lui a livré un certificat médical attestant l'existence de séquelles résultant de la torture et une violence corporelle, il s'est adressé au commissariat de police de Hay Hassani-Aïn Chok, pour déposer plainte. Avisé, le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca a donné ses instructions à la brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca pour mener une enquête minutieuse. Déployant tous leurs efforts, les limiers de la BNPJ sont arrivés à décortiquer l'affaire. Ils ont arrêté, vendredi dernier, le chef du 5ème arrondissement de police et son limier, et les ont traduits devant le parquet général. Epilogue : à suivre. L'enquête est toujours en cours pour tirer toute l'affaire au clair.