La polémique entre les différentes composantes du Parlement bat le plein. Entre le PJD et l'USFP, elle tourne autour d'une culotte et des livres. Dans les cercles politiques, la polémique ne finit jamais. Dès qu'elle s'éteint dans un endroit, elle renaît dans un autre. Pour cette vieille pratique qu'est la politique, ce ne sont pas les sujets de débats qui manquent, ni les cavaliers de la gloire. Réelle soit-elle ou fictive. Dans l'enceinte du Parlement, les discussions byzantines sont monnaie courante, de même que les débats de fond, les absences et les longs moments de sommeil. Cela, il n'en demeure pas moins qu'à certains moments la confrontation emboîte le pas aux complaisances et pratiques de camaraderie. Souvent, également, la presse s'en charge du reste ; c'est-à-dire de rendre la querelle publique et amplifier certains faits. Tout récemment la polémique a repris de plus belle sur une affaire de culotte. Pour aller, en tant que député, jusqu'au marché où se vendent les produits de la contrebande, muni de quelques sous dans les poches, en quête de produits prohibés, afin de trouver une culotte venue d'Israël et la brandir au Parlement, cela, seul Mostapha Ramid l'a fait. Au nom du PJD (Parti de la Justice et du développement), il a hissé la culotte et crié au scandale. Le marché marocain, dit-il, est inondé de produits venus d'Israël et demandé l'adoption claire et nette, par le Parlement, interdisant toute normalisation des relations avec ce pays. Ce à quoi des membres de la majorité gouvernementale ont répliqué en annonçant que pour l'Etat ces produits n'existent pas parce qu'ils sont vendus de manière illicite. Dans le même ordre de tractations, un député de l'USFP avait demandé l'interdiction de la vente sur la voie publique des livres et cassettes sonores ou vidéos destinés à la propagande islamiste. Une proposition, approuvée par le ministre des Awqaf et des Affaires islamiques, mais qui a irrité les membres du PJD, qui ont vu en elle un acte allant dans le sens contraire de la liberté. Nouvelle affaire, nouveau rebondissement. Le député de l'USFP, Abdelkader Benna, auteur d'un livre (à la base d'une thèse de doctorat) sur son parti, publie un article à la Une d'Al Ahdath Al Maghribia, à travers lequel il annonce que le PJD considère Israël comme un Etat de justice. La réplique ne tarda pas à se manifester. Saâdine Outhmani, un des dirigeants les plus dynamiques de ce parti récuse en bloc les «accusations» d'El Benna, en nous annonçant que le pays dont il est question est la réincarnation suprême de l'injustice et du terrorisme. Et de préciser que la position de principe du PJD à l'égard de la normalisation est conforme à celles adoptées par la Ligue arabe, le sommet de la Conférence islamique. Pour ce qui est des relations avec l'Etat sioniste, M. Outhmani a tenu à préciser qu'il avait présenté au gouvernement un dossier sur les entreprises qui collaborent avec ce pays dont Controverse». En outre, il avait saisi l'exécutif d'une question orale portant sur le domaine des télécommunications et de l'agriculture ainsi que sur les visites de certaines délégations scientifiques. Ces positions, dit-il, en guise de conclusion ne relève nullement d'attitudes électoralistes.