Pour sa 9ème édition, le festival casablancais «L'Boulevard», prévu du 31 mai au 3 juin, voit ses ambitions grandir, mais aussi ses difficultés. Son objectif, lui, reste le même : plus de créativité. L'Boulevard, c'est L'Boulevard ! Après neuf années d'existence, le festival des Bidaouis n'a pas changé. Nuance! Il n'a pas changé d'objectif : promouvoir et pousser les jeunes musiciens de tout genre à manifester leurs talents. Parole de l'un des initiateurs, Mohamed Merhari, qu'on connaît sous le nom de «Momo» : «Les principes à la base du L'Boulevard restent les mêmes, mais, le festival, lui, grandit». L'événement, qui a révélé des stars de la musique urbaine marocaine comme Hoba Hoba Spirit, continue tout simplement son chemin de «dénicheur des talents» avec un peu plus d'ambition. «Eh oui, lorsqu'on élargit les horizons, les ambitions deviennent plus importantes et les problèmes aussi», reconnaît Momo. Ambition, donc, ce festival en a tous les droits, puisqu'il a été le premier à ouvrir un espace pour les jeunes et par les jeunes. Il a fait vibré les cœurs et porté les espoirs de plusieurs groupes de musique, aujourd'hui, sortis du monde de l'inconnu. «Des activités se sont ajoutées au festival pour enrichir le programme et surtout pour permettre aux jeunes d'avoir des sources d'inspiration et de créativité», explique Momo. Joindre l'utile à l'agréable en faisant du festival une école. L'idée a donné naissance à des ateliers de travail où l'on invite les jeunes musiciens à échanger leurs points de vue, à découvrir les nouvelles perspectives venues des quatre coins du monde. Le documentaire musical sert, dans cet objectif, de matière d'étude et de réflexion. Des films documentaires musicaux de Suisse, d'Allemagne, de France, des Etats-Unis et du Maroc sont au menu de cette année. «Nous avons, également, prévu un atelier sur le documentaire musical afin de donner l'occasion aux jeunes d'enrichir leur savoir. Ils en ont besoin, car nous avons remarqué à la sélection des groupes Tremplin qu'il y avait, très souvent, un manque d'originalité», déclare notre interlocuteur. Objectif à inscrire sur la liste des urgences : stimuler l'originalité. Le comment, c'est L'Boulevard qui s'en charge à sa manière en conviant les plus grands spécialistes à former nos jeunes. François Bergeron, réalisateur de nombreux documentaires sur, entre autres, Mano Chao et Birdy Nam Nam et Farid Merabet en font partie. Ces deux réalisateurs animeront l'atelier documentaire musical du 28 mai au 3 juin et profiteront de l'occasion pour présenter leurs nouveaux projets. Toujours pour promouvoir la recherche, un appel à candidatures est lancé par le festival pour la réalisation d'un documentaire musical de 3 à 5mn sur L'Boulevard. Nouveauté, pour cette année, L'Boulevard opte aussi pour le multing-pot musical en faisant appel à la fusion «Music Matbakh» qui réunit 15 musiciens d'Afrique du Nord, du Proche-Orient et du Royaume-Uni (Résidence initiée par le British Council). En grandissant, les problèmes grandissent. «Normal ! Pour élargir le festival, il faut plus d'argent, plus de partenaires institutionnels et privés… D'ailleurs, nous sommes toujours en train de chercher des sponsors pour cette édition qui nous coûtera près de 5 millions de dirhams», souligne Momo. Au four et au moulin, Momo et Hicham Bahou, son compagnon de route depuis toujours, n'ont pas de minute à perdre. Et se plaindre des difficultés ne fait pas partie de leurs habitudes. Le succès du L'Boulevard leur apporte la motivation d'aller plus loin. D'autres commencent même à leur emboîter le pas voulant offrir des espaces d'expression artistique aux jeunes musiciens. «Ce n'est pas de la concurrence pour nous. Tout le contraire, c'est une très bonne chose qu'il y ait d'autres initiatives à condition qu'elles soient organisées par des jeunes. Question d'esprit !», lance Momo. L'esprit, tout le secret est bien là.